Trois #prix littéraires en deux semaines! #littérature #concours #revues #poésie #Rilke

Belle moisson de succès ces derniers temps pour mes créations! Petit à petit, l’oiselle fait son nid et se sent chanceuse de cette reconnaissance par ses pairs!

Merci tout d’abord à l’ami Pierre Perrin qui, en juin dernier, a eu la gentillesse d’accueillir ma plume dans sa magnifique revue Possibles! Quel bonheur que de figurer dans le numéro 36 de cette très belle parution, aux côtés de grands noms dont vous trouverez la liste dans le sommaire!

http://possibles3.free.fr/num36.php

Pierre Perrin est non seulement éditeur, mais aussi un merveilleux poète doublé d’un romancier, qui a aussi ajouté à ses cordes une activité de critique littéraire. Il avait été lauréat en 1996 du prix Kowalski pour un recueil intitulé La vie crépusculaire. J’ai la chance de le compter parmi mes « amis Facebook » et il nous régale régulièrement de sa plume douce et très juste.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Perrin_(%C3%A9crivain)

La revue Possibles, crée en 1975, rassemble ainsi au gré de ses numéros poésie et prose, fragments, textes courts, réflexions, et permet aussi souvent de retrouver un hommage particulier à une autrice ou à un auteur. Je vous invite à découvrir les cheminements de ces amoureux de notre langue française que Pierre sait si judicieusement faire cohabiter.

La rentrée de septembre apporta son lot d’allégresses avec la mise en ligne de la formidable émission de France Culture concoctée par Julien Thèves, qui est d’ailleurs un confrère en écriture, consacrée à Paula Modersohn-Becker: j’ai eu la chance de participer à l’émission et d’y côtoyer non seulement mes amis curateurs de Brême et de Worpswede, mais les magnifiques autrices que sont Maïa Brami et Marie Darrieussecq, ainsi que la peintre Maude Maris. Nous avons essayé de brosser un portrait à la hauteur de « notre Paula », si fantastique, dont une œuvre vient justement d’être vendue aux enchères pour plusieurs millions d’euros! Quelle belle reconnaissance !

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/toute-une-vie/paula-modersohn-becker-1876-1907-la-peinture-absolument-9049725

https://www.artmajeur.com/fr/magazine/2-actualites-artistiques/quand-l-art-degenere-triomphe-l-autoportrait-de-paula-modersohn-becker-pulverise-son-record-aux-encheres/340057

Un honneur ne venant, à l’instar du bonheur, jamais seul, j’ai eu la joie de recevoir dernièrement le premier prix de la section « anacréontique » des superbes Joutes poétiques de la société des Rosati d’Arras! Ces joutes sont la version « nordique » de nos Jeux Floraux toulousains, et je vous laisse imaginer ma joie d’y avoir été distinguée.

De Toulouse vers cette perle du Nord le chemin est bien long, et, si je n’ai pas eu le loisir de me rendre à la remise des prix, j’ai pu recevoir la lecture de mon texte en vidéo, que je vous partage ici:

Lecture de mon texte par Madame Francine Grosdenis

Tu es devenu le soleil à la Meuse

Tu es devenu le soleil à ma Meuse

Il fera doux ce jour comme un printemps lilas

Ma jupe sera courte et mon panty de soie

Je ne sais plus vivre sans me dire amoureuse

Tu es devenu le soleil à ma Meuse

Toi mon Rimbaud brûlant mon astre imaginé

Nos textos échangés font de moi Sévigné

Tant de lettres à l’amant tant de tendres murmures

Je ne veux plus parler ouvre la fermeture

Laissons glisser les soies déchire ce corset

Prends moi là nue offerte envahie de baisers

Je veux déshabiller ton corps d’éphèbe aimant

Ne plus craindre les doutes habiter dans l’instant

Tu auras un regard comme brasier heureux

Tes mains seront tisons embrasés dans le feu

Ton souffle inachevé enfin sera tempête

Sur mes seins délivrés tu glisseras ta tête

Nous serons symphonie toccata et arpèges

Mes soupirs voleront comme flocons de neige

Tes émerveillements ta douceur tes morsures

Mes encorbellements le bonheur qui rassure

Nos mots nous le disaient nos corps le prouveront

Tu remontes à ma source au Mont Gerbier de Jonc

Je t’amène bateau ivre en voyage immobile

Cette étreinte attendue aura couleur des îles.

La société des Rosati est donc une société littéraire d’Arras, fondée le 12 juin 1778. Elle est célèbre pour avoir compté Lazare Carnot et Maximilien de Robespierre ainsi que Maurice Fombeure parmi ses membres, et surtout très reconnue pour sa participation active à la vie culturelle et artistique de la région.

On est admis dans la société par cooptation, en étant présenté par une marraine ou un parrain. Dans un souci de perpétuer la philosophie du « Gay savoir » et de préserver la cohésion du groupe, l’admission se fait à l’unanimité.

Les Rosati du XXIè siècle continuent de respecter le rite de réception créé en 1787. La première fois, trois jeunes filles présentèrent au public une rose, une coupe de vin rosé et donnèrent un baiser fraternel. Aujourd’hui, ce sont de jeunes ballerines portées par l’hymne des Rosati, écrit par Marcel Legay, « Écoute ô mon cœur », qui évoluent sur la scène lors du gala de remise des prix. Je vous livre ici le livret de l’édition 2026:

Un autre de mes textes a retenu l’attention d’un jury lors du premier concours de poésie de la ville de Gruissan!

Cette première édition a été inaugurée avec brio par un florilège de créations superbes et par une très jolie brochure dans laquelle une citation de Paul Celan, si cher à mon coeur puisque compatriote de Rose Ausländer, côtoie les mots des organisateurs: « Je ne fais pas de différence entre un poème et une poignée de main. »

C’est bien ce sentiment de fraternité littéraire qui a porté les esprits et les âmes autour des éblouissantes lumières de la Méditerranée, grâce à l’association Les Voix de l’Orgue et à la municipalité de Gruissan dont le maire, Didier Codorniou, écrit: « La poésie est un souffle qui réunit. » Nos textes seront de plus mis en musique, ce qui représente toujours une belle synesthésie artistique…

https://www.delphe-arts-philo.org/

Lien vers le site de la municipalité de Gruissan:

Enfin, il faudra patienter quelques mois avant que je ne vous révèle mon classement à un superbe concours de nouvelles dont je sais d’ores et déjà que je suis lauréate. Rendez-vous au printemps pour l’annonce définitive du palmarès et pour la lecture de ma nouvelle…

Je l’avoue: j’aime ce petit frisson des concours littéraires, cette idée de se colleter avec d’autres esprits autour d’un thème ou d’une région… Oh, bien sûr, ce n’est pas le Goncourt, et je suis bien souvent évincée ou seulement second couteau, mais ce petit aiguillon de l’émulation nous pousse à nous dépasser! Et puis ça me rappelle sans doute l’agrégation à laquelle je me suis inscrite (sans la travailler vraiment…) tant de fois! Car je n’aimais rien tant que ces sept heures d’écriture autour d’un sujet donné lors des épreuves de dissertation, avec cette pression temporelle et cette obligation de rendre une copie parfaite! (On notera que le jour où j’ai compris qu’en fait, ce que je désirais, c’était avant tout écrire – et, au passage, être lue! -, j’ai à la fois réussi le concours et commencé mon cheminement d’autrice…)

Et c’est aussi très porteur que de n’être pas simplement seul dans cet acte de création, mais, au bout du compte, souvent associé.e à d’autres talents dans les revues et brochures où l’on peut découvrir les textes lauréats… C’est pourquoi je continue à jouer le jeu des concours d’écriture! Ce n’est pas tant la récompense qui compte que le fait d’oser participer, même si l’on n’arrive pas sur le podium des lauréats…

Vous pouvez retrouver mes textes sur de nombreux supports, comme dans les magnifiques recueils de nouvelles du Prix de la Nouvelle George Sand, concours dans lequel mes textes ont été régulièrement distingués et auquel je participer quasi religieusement! Mes nouvelles « L’enfant des Matelles », « Puella sum » ou « Les mains de Baptistin » (les deux derniers textes sont aussi à retrouver sur ce blog…) y figurent, par exemple…

https://www.concours-georgesand.fr/publication.html

https://www.concours-georgesand.fr/publication/7/-ricochets-

https://la-nouvelle-george-sand.jimdosite.com/actualites/

Mon texte « Le rossignol et la burqa » se trouve dans l’un des recueils publiés par L’Encrier Renversé de Castres, et il en va de même pour certains de mes poèmes à retrouver en revues…

https://www.ladepeche.fr/article/2012/03/05/1297774-un-joli-cru-pour-l-encrier-renverse.html

Pour retrouver tous les prix que j’ai eu le bonheur de remporter:

https://www.sabineaussenac.com/cv/portfolios/cv-litteraire-2024-25

Je profite de ce petit résumé littéraire pour vous annoncer la prochaine parution de ce qui constituera j’espère un magnifique ouvrage autour du Tarn et de mes racines paysannes paternelles, un opus mêlant poésies dédiées aux personnalités et aux lieux emblématiques de ce beau département et proses racontant la vie de mes ancêtres, gens de peu, paysans, journaliers de la vallée de l’Agoût, jusqu’au début du dix-neuvième siècle. Ce livre paraîtra en 2026 dans une superbe maison d’édition, en français…et en occitan, puisque je traduis mes textes dans la « lenga nostra » à laquelle je suis très attachée! Plus d’infos très prochainement!

J’aimerais en ce 4 décembre conclure ces miscellanées littéraires par un hommage à mon cher Rainer Maria Rilke, né le 4 décembre 1875 dans la merveilleuse ville de Prague et dont nous commémorerons en 2026 le centenaire de la mort (il s’est éteint le 29 décembre 1926 à Montreux.)

Photo du poète devant le musée du Barkenhoff à Worpswede, Basse-Saxe

Vous savez, si vous me lisez, que je travaille assidument à ma thèse de doctorat en recherche-création autour de la colonie d’artistes de Worpswede et de trois de ses créatrices, Paula Modersohn-Becker, Martha Vogeler et… Clara Westhoff-Rilke, qui fut l’épouse du poète! Ce dernier consacra d’ailleurs une célèbre monographie aux artistes de Worpswede et à ce lieu envoûtant; en juillet, lors de mon séjour Erasmus d’un mois (je suis partie, invitée par l’association des musées de Worpswede, interviewer des artistes et des responsables curatoriaux, et ces entretiens, dont certains sont en ligne, feront aussi partie intégrante de la pièce de théâtre qui sera présentée lors de ma soutenance…) j’ai été très émue de tenir entre mes mains un des premiers exemplaires de ce texte, lors de ma visite à la Fondation Paula Modersohn-Becker.

https://www.pmb-stiftung.de/

Si Clara Westhoff et Rainer Maria Rilke ne vécurent ensemble que très peu de temps et que bien d’autres femmes occupèrent le cœur du poète, ils ne divorcèrent pas et conservèrent un lien affectif et intellectuel majeur. Clara s’éloigna d’ailleurs à peine de Worpswede et partit s’installer avec leur fille Ruth à Fischerhude, un autre village de Basse-Saxe. Sa maison, devenu un café, se nomme toujours « Das Rilke-Haus »…

http://www.cafe-im-rilke-haus.de/

Et dans cette dénomination aussi on peut percevoir l’invisibilisation de la sculptrice, dont la présence en ce lieu est éclipsée par la renommée de son auguste époux – cette thématique fait partie des fils conducteurs de ma thèse…

Clara Westhoff-Rilke et Rainer Maria Rilke

Cependant, en ce jour d’anniversaire, l’heure n’est pas à la polémique mais à l’hommage!

Un dieu le peut… 

Un dieu le peut. Mais comment, dis,
l’homme le suivrait-il sur son étroite lyre ?
Son esprit se bifurque. Au carrefour de deux
Chemins du cœur il n’est nul temple d’Apollon.

Le chant que tu enseignes n’est point désir :
ni un espoir, enfin comblé, de prétendant.
Chanter c’est être. C’est au dieu facile.
Mais quand sommes-nous ? Et quand

met-il en nous la terre et les étoiles ?
Non, ce n’est rien d’aimer, jeune homme, même si
ta voix force ta bouche, — mais apprends

à oublier le sursaut de ton cri. Il passe.
Chanter vraiment, ah ! c’est un autre souffle.
Un souffle autour de rien. Un vol en Dieu. Un vent.

Cité dans

https://www.eternels-eclairs.fr/poemes-rilke.php

J’en profite pour mettre le lien vers une création digitale autour de Rilke présentée il y a quelques mois lors d’une journée d’études, dont le texte figurera bientôt dans une grande revue universitaire; en cliquant sur ma chaîne, vous retrouverez les vidéos autour de Worpswede déjà mises en ligne.

Je me permets enfin de reposter ce texte de 2011, avec sa splendide mise en mots par mon amie Corinne… Je ne suis ni Rilke ni détentrice d’un « grand » prix littéraire, mais j’ai commis cette brève réécriture des célèbres « Lettres à un jeune poète »:

Chère jeune poétesse!

Vous me demandez si vos poèmes méritent d’être nommés poèmes. Vous me demandez si vous êtes une poétesse.

Que vous répondre, chère jeune poétesse, que vous répondre, si ce n’est que la nuit vous sera vie.

La nuit, lorsque soufflera l’Autan et que Garonne gémira comme femme en gésine, vous le saurez.

La nuit, lorsque seul le rossignol entendra vos soupirs, vous le vivrez.

Vous vivrez ces instants où le mot se fait Homme, où quand d’un corps malade jaillit cette étincelle que d’aucuns nomment Verbe, quand certains la dédaignent; les étoiles apparaissent, et des mondes s’éteignent.

Vous me demandez, jeune amie, si vous êtes faite pour ce métier d’écrivain.

Mais écrire, belle enfant, ce n’est point un métier, ce n’est pas un ouvrage.

Poésie et argent ne font pas bon ménage, poésie est jalouse, et le temps est outrage.
Vous verrez le soleil dédaigner vos journées, et les ors, les fracas, les soirées et les fêtes, bien des autres y riront, se payant votre tête.

Seule au monde et amère, comme un fauve en cavale, vous lirez, vous irez, sachant mers et campagnes, portant haut vos seins doux, vos enfants en Cocagne. Loin de vous les amours, parfois quelque champagne.

Mais les mots, jeune amie, les mots, ils seront vôtres.

Vous les malaxerez comme on fait du pain frais, vous les disposerez en lilas et bouquets, vous en ferez des notes, des sonates, des coffrets.

Et quand au jour dernier vous serez affaiblie, vos mains seules en errance, votre bouche enfiévrée, on vous murmurera qu’on vous a tant aimée.

Mais il sera trop tard: vos vers auront fugué.

Alors soudain des peuples chanteront vos ramages, on vous récitera, des statues souriront; un écolier ému relira quelque page. Et un soir, quelque part, au fin fond d’un village, ou dans un bidonville, enfumé et bruyant, une jeune fille timide osera les écrire, ses premiers vers d’enfant, vous prenant en modèle.

Alors ma jeune amie, ce jour-là, doucement, comme en ronde éternelle:

vous serez poétesse.

Vous trouverez peut-être que cet article part dans tous les sens… Mais je n’ai jamais su choisir entre mes deux pays, entre toutes mes passions, et « il me faudrait mille ans » pour écrire tout ce dont j’ai envie de parler, comme le raconte ce texte ou ces méli-mélo de poèmes…

https://www.poesie-sabine-aussenac.com/

Et si vous aussi, vous tentiez votre chance en écriture??

** Lien vers un site répertoriant tous les concours de nouvelles:

** Lien vers un site collectant les concours de poésie, et autre lien vers nos chers Jeux Floraux toulousains!

http://www.poetika17.com/concourspoesie.html

Un #haïku pour les #Bibas: ronde poétique autour du monde #7octobre #paix

En hommage à la famille Bibas, symbole des massacres du 7 octobre 2023, nous organisons une « ronde poétique » en proposant une traduction d’un haïku dans le plus de langues possibles. Le texte initial (de Sabine Aussenac) et les premières traductions dans diverses langues sont d’ores et déjà à retrouver ici.
Nous invitions les poétesses et poètes du monde entier à nous écrire pour nous proposer leurs traductions du haïku, en donnant leur nom et leur lieu de résidence. Les textes seront rajoutés au fil de leurs réceptions. 

Lorsque nous aurons réuni suffisamment de traductions, nous ferons aussi une création digitale audiovisuelle et organiserons un relai sous la forme d’une ou plusieurs émissions de radio.

Cette démarche s’inscrit dans un Devoir de Mémoire et se veut aussi appel à la PAIX; nous pensons à tous les enfants juifs morts dans le massacre, mais aussi à tous les enfants palestiniens disparus. 

Cet événement est répertorié sur le site du « Printemps des Poètes ».

( permalien à retrouver prochainement)

Notre souhait est de faire voler le souvenir de la famille Bibas tout autour du monde, en envol de partages, afin de transcender les haines…

Le haïku:

Terreur absolue
leurs rousseurs nos espérances
tous les trois sont morts

En anglais, traduction par moi-même:

Absolutely scared
their red flammes image of hope
and now they are dead

En allemand, traduction par moi-même:

Die schreckliche Angst
rote Haare der Hoffnung
und nun sind sie tot

En russe, par Evelyne Amoursky, grande traductrice de nombreux auteurs russes, et mon amie grâce à un beau réseau social:

Беспредельный ужас

их рыжесть — наша надежда

мертвы все трое

https://www.racontemoilaterre.com/livre/9782940701599-la-sonate-a-kreutzer-a-qui-la-faute-romance-sans-paroles-le-prelude-de-chopin-leon-tolstoi-sophie-tolstoi/

Parce que nos sensibilités sont multiples, voici une autre version du haïku, traduit en russe toujours par mon cher ami Pierre Lochak, mathématicien et philosophe:

Абсолютный ужас

их рыжеволосость — надежды наши

все трое умерли

Et en hébreu, aussi traduit par Pierre Lochak:

אימה מוחלטת

הג’ינג’יות שלהם תקוותינו

שלושתם מתים

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Lochak

En malgache, traduit par ma chère amie Angéline Ranaivoarinosy:

‘Ndrisy fa maty

Tandra fanantenana

nihorohoro

https://www.instagram.com/ranaivoarinosy/

En tamazight et en arabe, traduit par le merveilleux poète Mohamed Farid Zalhoud, rencontré en 2008 sur le forum Oasisdesartistes, grâce auquel j’ai retrouvé la poésie:

ⵜⴰⵡⴷⴰ ⵜⴰⵎⴳⴷⵓⵍⵜ

ⵜⴰⵣⵓⵖⵉ ⵏⵙⵏ ⴰⵏⴰⵔⵓⵣ ⵏⵖ

ⴰⴼⵓⴹⵏ ⴰⴽⴽⵯ ⵙ ⴽⵕⴰⴹ

رعب مطلق

نمشهم رجاؤنا

كلهم الثلاثة ماتوا

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohamed_Farid_Zalhoud

En chinois, par la talentueuse doctorante en histoire et créatrice digitale Wanling Xu:

极度的恐惧

他们火焰般的头发,是我们的希望

如今三人皆陨落

En danois, traduit par le magnifique compositeur Anders Nordentoft, qui a aussi consacré une de ses œuvres à Rose Ausländer et que j’ai le bonheur de connaître grâce à Facebook:

Fuldstændig angst

deres røde flamme var et billede på håb

og nu er de døde

https://www.wisemusicclassical.com/composer/1138/Anders-Nordentoft/

En occitan, traduit par mon ami Bernard Vernières, docteur ès lettres et professeur de lettres et d’occitan:

 Terror absoluda

lors rojors esperança nòstra

totes tres son mòrts…

https://www.ladepeche.fr/article/2010/01/05/748877-lavaur-decouvrir-les-pays-occitans-avec-bernard-vernieres.html

En yoruba, l’une des langues les plus parlées en Afrique puisqu’elle est parlée au Bénin, le pays du traducteur, mon ami le grand poète Victor Hountondji, mais aussi au Nigéria:

Ìbẹ̀rù pátápátá 

Irun pupa wọn, ìrètí wa, 

Gbogbo àwọn mẹ́tẹ̀ẹ̀ta ti kú

https://www.editions-harmattan.fr/catalogue/auteur/victor-mawuton-hountondji/23631?srsltid=AfmBOord5CcsdFZLB5-QROWXvo13y6USSjE-pXBjYOHOqWjLoiiRhL8U

En pular (peul), traduit par Ousmane Mballo, brillant doctorant en philosophie:

Bone

Boɗowol maɓɓe woni ɗaminare men

Kamɓe tato fof ɓe maayi

En vietnamien, traduit par ma chère amie FB ThuNguyen Ton Nu:

Quá sợ hãi ngọn lửa đỏ của họ

hình ảnh của hy vọng và bây giờ

chúng đã chết

En italien, traduit par Enzo Santese, écrivain, poète et critique d’art, rencontré aussi via FB:

Orrore vero

nei loro tratti sogni

tutti tre morti

En italien toujours, traduit par l’une de mes plus chères amies « virtuelles », mais pas que, celle que je nomme ma « fée », O.D.F:

Pure terrore

La loro lentiggine, la nostra speranza

Tutti tre sono morti

En mooré, la langue principale du Burkina Faso, traduit par mon cher ami Jean-Paul Wendpuiiré Kedrebeogo, enseignant et chercheur en philosophie:

Rabeem kãsenga

B zoobdã ra yãagda ne tõnd tẽebo

La b tãabã maana kaalem

En alsacien, traduit par un philosophe, traducteur et écrivain de talent, mon ami Marc Chaudeur:

Schrecklichi Angst

Rote Hoor vun d’r Hoffnung

un jetzt sin se tot

Marc Chaudeur nous propose aussi une traduction en danois:

Skrækkelig raedsel

Håbets rød har 

og nu er de døde

Une rencontre entre autrices d’#Occitanie #8mars #Toulouse

Quelle belle idée que de réunir des autrices autour de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et de la culture occitane! Pas peu fière d’y avoir été conviée! L’événement, organisé à l’initiative de la dynamique Martine Boudet, de Convergéncia Occitana et de La Tuta d’Òc, sera riche en émotions.

Nous nous rencontrerons dans l’enceinte du magnifique Ostal d’Occitanie, le 8 mars, de 16 à 19 heures, pour échanger au gré de lectures et d’interventions. Il y aura la possibilité d’acheter nos ouvrages, et je me ferai une joie de dédicacer mes Mémoires d’Autan et mon essai sur Rose Ausländer.

Quelle joie que d’être associée à ces sœurs en écriture… Notre région foisonne de talentueuses plumes féminines qui, au gré des siècles, ont laissé leurs empreintes au gré de leurs engagements littéraires! Des Trobairitz et de Clémence Isaure à nos jours, en passant par Eugénie de Guerin, Sabine Sicaud ou Louisa Paulin, la poésie féminine a toujours résonné en nos belles contrées méridionales. Et les romancières, essayistes, dramaturges et chercheuses ne sont pas en reste, comme la rencontre de samedi nous le prouvera.

Il est si important de continuer à nous mobiliser, femmes et hommes de bonne volonté, ENSEMBLE, pour les droits des femmes et contre les inégalités de genre! Dans tous les pays du monde, ces droits, quand ils ne sont pas carrément foulés aux pieds, demeurent fragiles et à reconquérir chaque jour… Nous, autrices d’Occitanie, souhaitons porter haut et fort nos voix plurielles pour que dans les domaines de la littérature, de l’édition, de la recherche, nous puissions les faire entendre.

Que de combats à mener, entre les violences faites aux femmes qui ne diminuent pas, loin de là, les féminicides, le plafond de verre, la charge mentale, les inégalités salariales, les inégalités face à la prise en charge de notre santé, le droit des femmes à disposer de leur corps… Et je pense aussi très fort aux femmes iraniennes vilipendées et assassinées pour le non port du voile, aux femmes afghanes qui ne disposent même plus du droit à la lumière puisque le gouvernement a décidé de murer leurs maisons, aux femmes ukrainiennes en proie à la guerre, aux femmes palestiniennes qui ont tant souffert des bombardements et aux femmes juives assassinées ou prises en otages le 7 octobre…

Le chemin sera long, il est urgent de l’emprunter pour faire bouger les lignes!

Venez en nombre! Ce sera un beau moment non seulement entre autrices d’Occitanie, mais entre gens de cœur, et on y parlera de condition féminine, d’égalité et de vie culturelle et sociale occitane! Chantal ARMAGNAC, Martine BOUDET, Cecila CHAPDUELH, Anne-Pierre DARRÉES, Béatrice DILLIES, Élodie LOUSTAU et Fabienne VAYRETTE vous attendent!

Voici les informations autour de l’événement.

Je vous incite à parcourir l’annonce de la rencontre en cliquant ci dessous sur le lien – si vous le consultez depuis un ordinateur il y a une jolie animation dynamique, et depuis le smartphone il faut descendre après l’annonce bilingue pour trouver les autrices) en suivant le lien ci-dessous et à découvrir les liens des différentes autrices. Le second lien vous dirigera aussi sur l’Ostal.

  • 08/03
  • 16h
  • Ostal d’Occitania
  • 11 rue Malcousinat (Tolosa)
  • Gratuit
  • Organizacion : Convergéncia Occitana, Martine Boudet, La Tuta d’Òc

Pastorada del cèl

La poësia
es lutz e dança,
palomba dins la nuèit,
revolum del cant de las fuehlas,
terra nòstra e vin d’alegrança,
sosc inatengible dins la votz d’amor.

La poësia
es crit de revòlta que canta
come los ausels,
ama de fuòc sacrat,
breçairòlas del lop e croisada de la colomba,
raives de las montanhetas,
luna e esteletas : pastorada del cèl.

La poësia
es lo silenci de fum,
la Menina e l’ostal, sorga e fòrça,
alas blancas, e aigueta que camina sus
mon còr.
***

La pastorale du ciel

La poésie
c’est la lumière et la danse,
palombe dans la nuit,
tourbillon du chant des feuilles,
notre terre et vin d’allégresse,
songe inaccessible dans la voix d’amour.

La poésie
c’est un cri de révolte qui chante
comme les oiseaux,
âme du feu sacré,
berceuses du loup et croisade de la colombe,
rêves de petites montagnes,
lune et étoiles: la pastorale du ciel.

La poésie
c’est le silence de la brume,
la grand-mère et la maison, source et force,
ailes blanches, et eau vive qui chemine sur
mon cœur.

Je reproduis directement le texte bilingue ici:

 » Convergéncia Occitana & La Tuta d’Òc vous invitent à une rencontre culturelle et littéraire pour la promotion des femmes d’Occitanie, à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes le 8 mars 2025.
Huit autrices (Chantal Armagnac, Sabine Aussenat, Martine Boudet, Cecila Chapduelh, Anne-Pierre Darrées, Béatrice Dilliès, Élodie Lousteau, Fabienne Vayrette) seront présentes pour vous présenter leurs ouvrages, lire des poèmes et des extraits d’œuvres, interpréter des chants, … Les échanges continueront avec un débat sue l’histoire et l’actualité de la condition féminine en Occitanie et une séance de dédicaces et d’entretien radiophoniques, le tout avec l’animation de Florence Ginisty, membre de Convergéncia Occitana.

Évènement porté par Martine Boudet, avec l’aide des associations Convergéncia Occitana & IEO 31 / La Tuta d’Òc

**

Convergéncia Occitana & La Tuta d’Òc vos convidan a un rencontre cultural e literari per la promocion de las femnas d’Occitania, a l’escasença de la jornada internacionala de lucha pels drechs de las femnas lo 8 de març de 2025.
8 autoras (Chantal Armagnac, Sabine Aussenat, Martine Boudet, Cecila Chapduelh, Anne-Pierre Darrées, Béatrice Dilliès, Élodie Lousteau, Fabienne Vayrette) seràn presentas per vos presentar lors obratges, legir de poèmas e d’extraches de libres, interpretar de cants, … Los escambis contunharàn amb un debat sus l’istòria e l’actualitat de la condicion femenina en Occitania e una sesilha de dedicaças e d’entretens radiofonics, lo tot amb l’animacion de Florence Ginisty, sòcia de Convergéncia Occitana.

Eveniment portat per Martina Boudet, amb l’ajuda de las associacions Convergéncia Occitana & IEO 31 / La Tuta d’Òc

Informacions practicas :
Aperitiu dinatòri pagant sus plaça (sus reservacion, restaurant A Taula) »

Rose Ausländer, retour sur la tournée littéraire de juillet 2023#RoseAusländer #poésie #francoallemand #devoirdemémoire

Devant le buste de Rose AuslÄnder dans le Nordpark de Düsseldorf, crédits Sandra Voß

Plus d’un an après, il est plus que temps de faire le bilan de la superbe tournée littéraire autour de Rose Ausländer, rendue possible par la bourse reçue par la Société Rose Ausländer du Fonds Citoyen Franco-Allemand en juillet 2023. Si j’ai attendu autant de temps pour finaliser ce résumé, c’est d’une part car je ne voulais pas « faire de l’ombre » au site du FCFA (mais ils n’ont finalement pas mis notre projet en ligne, dommage…), et d’autre part car cette année a été bien agitée et difficile, entre une opération ratée et la perte de mon père.

En ces temps incertains où les armes résonnent tout autour de nous, non loin de la Bucovine de Rose sise aujourd’hui en Ukraine et bien sûr en Israël, à Gaza, au Liban, quelques jours après la commémoration des abominations du 7 octobre 2023, alors que des dizaines de milliers d’innocentes victimes sont mortes du fait de la folie des hommes, quand la peste brune sévit partout en Europe et que les actes antisémites se multiplient chaque jour, il me paraît aussi très important de revenir sur ce pari de la bonté, de la résilience et de la réconciliation qui fonde mes recherches au sujet de cette poétesse et sur lequel mes parents franco-allemands ont bâti sur relation.

Enfin, me voilà heureuse retraitée et pleine de temps libre pour revenir sur cette magnifique aventure!

Le travail d’organisation de la tournée avait été considérable, car cela a pris un temps infini de démarcher des dizaines d’interlocuteurs avant de réussir à finaliser les choix des dates, les lieux et les intervenants. Mais cela en valait la peine! Car les résultats de cette magnifique aventure vont bien au-delà de nos espérances!

Car outre la richesse des rencontres, la beauté des soirées musicales et les découvertes faites tout au long du séjour en Rhénanie, notre aventure a attiré l’attention des médias, et même d’un éditeur outre-rhénans! Et nous espérons sincèrement que cette tournée aura aussi des répercussions en France et nous permettrons de trouver un port d’accueil pour les traductions des poèmes de Rose et pour le roman.

« Rose, entre le ciel et ici », a permis l’extraordinaire rencontre de cultures, de peuples, de religions, puisque chaque soirée littéraire a donné l’occasion de chiasmes franco-allemands, avec des lectures bilingues, et de passionnantes discussions autour de l’histoire européenne et mondiale, du dialogue interreligieux, et, bien sûr, de la poésie et de la littérature.

De gauche à droite: Eva-Susanne Ruoff, Sabine Aussenac et Yael Anspach, dans la salle « Stadtfenster » du KAPP1.

La soirée du 4 juillet, à la bibliothèque de Düsseldorf, introduite par le Directeur, Klaus-Peter Hommes, puis modérée par Helmut Braun, le découvreur, l’ami et l’éditeur de Rose, fut un éblouissement artistique, grâce au violoncelle de la talentueuse Eva-Susanne Ruoff qui avait su choisir des pièces musicales s’harmonisant parfaitement aux textes lus à cette occasion. Pour chaque représentation, nous avions choisi des poèmes différents, afin de créer une atmosphère particulière. Yael Anspach, qui a remplacé Ruth Schiefenbusch, hélas malade, au pied levé, sut mettre toute sa fougue d’ancienne Sabra dans sa belle lecture des textes de Rose.

Le salut des artistes, crédits photo Barbara Schmitz

Les miscellanées de Wuppertal, le 6 juillet, furent tout aussi riches, malgré un public clairsemé! L’atmosphère estivale de l’arrière-cour de la librairie GlücksBuchladen et les accords du saxophone de Thomas Voigt, qui nous accompagna grâce au financement de la Else Lasker-Schüler-Gesellschaft, s’accordèrent aux cris des hirondelles pour envelopper la poésie ausländerienne de lumière bienveillante. C’est Helmut Braun qui prêta sa voix aux lectures en allemand, et sa connaissance des textes en permit une lecture pointue et parfaite.

https://www.facebook.com/sabine.aussenac/videos/1327387941185175

Voici le déroulé audio complet de la soirée, avec l’intégralité des lectures bilingues:

https://www.poesie-sabine-aussenac.com/cv/portfolios/rose-tour-lesung-wuppertal

Enfin, le 8 juillet, le happening musical et littéraire de la dernière rencontre aux alentours de Duisburg, accueilli au « Plus am Neumarkt » du Kreativquartier Ruhrort par le charismatique Heiner Heseding, accompagné par les bienveillances de la Société franco-allemande de Duisbourg, avec nos lectures croisées en deux langues, et par le talent infini du jeune chanteur Philipp Eisenblätter, se révéla vraiment comme le Climax de la tournée, avec un public vaste et varié, composé en partie par d’anciens ouvriers de la sidérurgie rencontrés lors d’une manifestation, venus en nombre! Wolfgang Schwarzer, l’ancien président de la « Voilà-Gesellschaft », avait retravaillé avec moi certaines traductions avant de partager la scène bilingue, tandis que Waltraud Schleser, actuellement à la tête de cette organisation qui porte haut les couleurs du franco-allemand, ouvrit le bal avec un beau discours.

Petit aperçu de l’ambiance:

Voir cette publication sur Instagram

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Philipp nous enchanta avec sa reprise de sa chanson phare « Duisburg » et avec sa mise en musique de l’un des poèmes de Rose.

Quelle belle surprise aussi de voir ma famille allemande venue découvrir Rose, et une journaliste de Deutschlandfunk Kultur assise au premier rang pour couvrir l’événement! Il faut dire que la presse avait grandement annoncé les différents événements de la tournée et que j’avais même donné une interview dans une télévision locale la veille!

Voici quelques liens vers la presse:

Pas peu fière d’avoir été annoncée dans die Rote Fahne, le journal fondé par Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht!

https://www.rf-news.de/2023/kw27/literarische-buchlesung-einer-engagierten-kaempferin-gegen-rassismus-und-antisemitismus

Heiner Heseding avait lui aussi annoncé la soirée duisbourgeoise:

https://www.lokalkompass.de/event/duisburg/c-kultur/rose-zwischen-himmel-und-hier-lesetour_e300098

Entre les différentes dates, j’ai pu comme prévu poursuivre mes recherches autour de Rose et faire quelques lectures de textes et de poèmes en différents lieux.

Enfin, peu de temps avant mon retour à Toulouse, la journaliste Sandra Voß a souhaité faire une nouvelle interview, et nous avons passé un délicieux moment devant le buste de Rose dans le Nordpark de Düsseldorf. L’intégralité de cette rencontre est disponible en podcast:

https://www.deutschlandfunkkultur.de/rose-auslaender-roman-resilienz-aussenac-100.html

Merci encore une fois à toutes les participantes et à tous les participants de ce beau projet qui a fait résonner l’Europe, le franco-allemand et le Devoir de Mémoire. Merci à mon amie de toujours, Marie-Claude Camatta, d’avoir fait cette belle affiche, merci à Barbara Schmitz pour les photos, merci à l’infatigable Helmut Braun de son soutien précieux, merci à la société Else Lasker-Schüler et à la société franco-allemande de Duisburg, avec une grande reconnaissance à Wolfgang Schwarzer, merci à Yaël, merci à Heiner Heseding, à Sandra Voß, aux camarades de la Rote Fahne, au studio 47, et bien entendu un tout grand merci aux talentueux artistes:

* la fabuleuse Eva-Susanne Ruoff!

http://esrohlfing.de/

* le talentueux Thomas Voigt!

http://www.dein-saxophonist.de/

* l’extraordinaire Philipp Eisenblätter!

Sa dernière vidéo:

Et le clip de ma chanson préférée, celle à travers laquelle j’ai découvert cette pépite de la chanson allemande!

Et surtout, merci au Fonds Citoyen franco-allemand de son soutien!

https://www.fondscitoyen.eu/

En conclusion, mon poème dédié à Rose Ausländer:

Prix coup de cœur #concoursdenouvelle du #CROUS #Occitanie

Quelle jolie surprise en fin de semaine dernière! L’une de mes nouvelles a remporté le prix Coup de cœur du Concours de création littéraire du CROUS Occitanie! Elle sera à lire prochainement sur le site du CROUS…

https://www.crous-toulouse.fr/sortir-bouger-creer/
J’ai été d’autant plus touchée que j’avais remporté le premier prix de ce concours en 2018 avec ma nouvelle « Comme autant d’arcs-en-ciel »…

Merci aux CROUS de France de permettre l’envol de talents artistiques! Nous avons eu la joie de partager les remises des prix aux lauréates et aux lauréats dans la grande salle de l’Université du Temps Libre située dans la belle arrière-cour, non loin du magnifique marronnier qui veillait déjà sur mes années d’étudiante…

Bravo à toutes et tous, et merci pour la très belle lecture qui a été faite de la nouvelle lauréate, et pour la superbe soirée festive et colorée qui a suivi ces partages!

https://www.facebook.com/1138188420/videos/pcb.10225068375113376/496329872750513

J’aime infiniment ce lieu, qui abrite donc le CROUS, mais aussi l’ENSAV et tous ses talents audio-visuels… La cinémathèque et la Cave Po’ ne sont pas loin, ainsi que notre Sherpa, vénérable institution toulousaine qui met la Bretagne à nos portes…

https://www.facebook.com/profile.php?id=100054454901463

Autrefois, en mes jeunes années d’hypokhâgneuse, la bibliothèque américaine se nichait aussi à cette adresse, au premier étage, derrière les immenses murs de brique. C’est là que je venais faire mon marché amoureux, abordant innocemment de beaux étudiants en leur lançant avec mon accent tarnais: Hi, are you american?

Cette jeune fille n’existe plus que dans des souvenirs sépia qui se mirent parfois au gré des eaux mêlées de ciel…

Sabine Aussenac

photo de 2018, prise le jour de la remise des prix, sous le marronnier…

Pas(s)age(s)#bonneannée #2024 #happynewyear

Pas(s)age(s)

En m’excusant du « s » surnuméraire à « année-s »!

Pas sages

non, nous n’avons pas été sages

avant ce passage

des ombres de l’an vieil aux

lumières de l’an

neuf.

Encore une année des chaos, quand

hurlent les vents des sirènes au

milieu des fracas, quand meurent

 innocents, enfants martyrisés, femmes

violentées, pays ravagés.

*

Mais il y a eu aussi le Beau : ces abeilles en

printemps butinant

espérances, ces nouveaux-nés potelés

comme angelots, et puis les rencontres, les rires, les rivages

où dérivent nos vies en devenirs…

Accueillons-nous, cueillons les fruits sans cesse

renouvelés du temps, osons nous regarder

et faire de notre terre un meilleur

monde. Soyons rivières et coquelicots,

névés et blancheurs, débordons de

candeurs pour radier les nuits noires.

Éclairons-nous au feu

des âtres parfumés. Soyons les

allumeurs de réverbères !

Bel an neuf à vous et vos aimés !

Le texte a été lu en deux langues, avec ma traduction poétisée vers l’allemand, sur la radio canadienne CKCU. Merci à Hans Ruprecht ! La version allemande se trouve juste un peu plus bas.

https://cod.ckcufm.com/programs/414/63427.html

Cliquer sur « Listen now » ou suivre ce lien:

(Weg)weise(r)

Nicht weise,

nein, wir waren nicht weise, bevor

wir vor diesem Wegweiser zum neuen

Jahr standen, wo die Schatten des alten Jahres zu

Lichtern des neuen werden.

Wieder ein Jahr des Chaos: Heulende

Winde der Alarmsirenen

inmitten von Leben Fetzen, sterbende

Unschuldige, gemarterte Kinder, vergewaltigte Frauen, verwüstete Länder .

*

Aber es gab auch das Schöne:

 diese Bienen im Frühling wie

summende Hoffnungen,

diese pummeligen Neugeborenen, mit Pausbacken

wie Engelchen,

und dann  Begegnungen, das Lachen, die Küsten, an denen unser Dasein so sanft

hin und her schaukelt…

Lasst uns einander willkommen heißen

und die immerwährenden Früchte der Zeit

ernten, wagen wir es, uns selbst zu achten und aus unserer Erde

eine bessere Welt zu machen. Lasst uns Flüsse und Mohnblumen

sein, strahlende Firne, lasst uns von Unschuld

überquellen und

die dunklen Nächte auslöschen.

Lasst uns im Feuer leuchten

der duftenden Kamine.

Seien wir die Laternenanzünder!

Es lebe 2024! Alles Gute für Euch und Eure Liebsten!

https://sabine-aussenac-dichtung.blogspot.com/2024/01/wegweiser-alles-gute-zum-neuen-jahr.html

#GivePeaceAChance #acrostiche pour la #paix, un projet de Walter Pobaschnig

Quel honneur m’a fait Walter Pobaschnig en m’invitant à rédiger un acrostiche autour de la paix sur son superbe blog littéraire autrichien (Literatur outdoors – Worte sind Wege) autour du projet #GivePeaceAChance!

Je vous invite à découvrir son travail et les centaines de rendez-vous littéraires et artistiques sous la forme d’interviews poétiques, de textes divers et de superbes photos !

https://literaturoutdoors.com/

Son « Insta » vous fera rêver aussi:

https://www.instagram.com/w_pobaschnig/?hl=fr

Voici le lien vers mon texte, rédigé en deux langues :

Und diese Chiffre

**

Gestern die Rosen, ruhig und sanft,

im Garten fast fliegend

vor Freude und Glanz. Heute kahle

Erde, die Gräber so viel,

**

Puppen so einsam, in Ruinen

erstarrt, als seien die Kinder

auf einmal verschwunden.

Chöre des Schweigens walten durch verwüstete Wiesen.

Entfernte Gegend, Zypresse und Zitronenduft…

**

Auch das Meer blutet, Fische fressend Kinderleichen,

**

Chaos, Schreie, man floh vor Krieg und

Hunger und nun ertrinkt die Hoffnung im Morgenrot.

An allen Ecken der Welt eine einzige

Nation des Leidens und diese

Chiffre: Frieden, die Urantwort,

Erbe, Zukunft und Traum: Give Peace A Chance!

***

***

Et cette clef

**

Garder, autrefois, les roses calmes et tendres,

imaginer au jardin leur

vol en allégresse et éclat. Aujourd’hui terre brûlée

envahie de tombes si nombreuses,

**

poupées si esseulées dans les ruines,

en état de sidération, comme si les enfants

avaient disparu tout d’un coup.

Chorégies du silence parcourant des prairies dévastées.

En terres lointaines cyprès et parfums de citrons… Là

**

aussi, la mer saigne, poissons dévorant des cadavres d’enfants,

**

chaos, cris, on a fui la guerre et la faim :

horizon rougi d’une aurore où l’espérance se noie.

Alliance des nations en souffrance

nichées en chaque coin du monde, et cette

clef : paix, ontologique réponse, héritage

en avenir et en rêves : Give Peace A Chance !

Je saurai que le temps est venu du partage #Sète #VoixVives #poésie #Méditerranée

Un jour, j’irai à Sète.

Pas seulement pour traverser en venant garrigues et citadelles du vertige, pour découvrir ce grand bleu insolent, pour me perdre dans la douceur des sables… Pas seulement pour voir miroiter les plages infinies, pour écouter le cliquetis des mats dans le port, pour rêver aux mers lointaines en marchant Quai d’Alger…

Pas seulement pour grimper à l’assaut du Mont Saint-Clar entre blancheurs et effluves de pins, pour cueillir folle avoine autour de la tombe de Jean Vilar au Cimetière Marin, pour sentir la moustache de Georges me chatouiller la mémoire…

Pas seulement pour arpenter la jetée que foulèrent des cohortes de survivants en espérance, pour passer ma main sur la plaque du souvenir de l’Exodus, pour imaginer le grand vaisseau porteur d’horreurs et de renaissances… Pas seulement pour frémir en voyant les jouteurs au canal, pour déguster tielles et sardinades, pour m’étourdir de fauves et pastels au gré des galeries… Pas seulement pour sourire devant la plaque de la rue « Du Maire Aussenac », pour m’inonder de beauté au musée Paul Valéry, pour m’extasier devant les richesses du MIAM…

Non, quand j’irai à Sète, peut-être, si Dieu me prête vie comme disait ma grand-mère, et, surtout, si mes poèmes ne dorment pas seulement en tiroirs, ne demeurent pas cantonnés dans quelque revue française ou occitane, ne se partagent pas simplement au gré de Jeux Floraux toulousains où je fus double lauréate et de pages internet, mais trouvent un port en quelque recueil ayant pignon sur plage, alors ce sera pour être non seulement spectatrice, mais invitée aux Voix Vives

Bien sûr, je rêve un peu… Car ma poésie est plurielle, aussi variée que les lumières qui tamisent les couchants sur les étangs, passant de l’alexandrin aux aphorismes, du vers libre au sonnet… Sans doute devrais-je apprendre à me plier aux contraintes de la modernité et de l’épure, comme me le hurla un jour Serge Pey en m’admonestant lors d’une conférence auscitaine… Mais, que voulez-vous, je ne m’y résous pas, trop attachée à ma liberté et à mon éclectisme, les mêmes qui me font me pâmer devant Bach ET le jazz, me délecter de maîtres flamands ET d’impressionnistes…

Un jour, oui, j’irai à Sète, pour me trouver de l’autre côté des bancs et des parasols… Peut-être aurai-je la joie de lire quelques extraits de « Garonne est une femmes amoureuse », mon opus qui scintille au fil des eaux vécues et rêvées de mon existence -oui, ces textes cherchent édition !! … Ou le bonheur de faire une conférence autour de mon essai « Rose Ausländer, une grande voix juive de la Bucovine », paru le premier juillet aux éditions Le Bord de l’Eau, en lisant aussi mes traductions de Rose, ma Rose lumière qui aimait tant la Méditerranée et qui l’a chantée dans de nombreux poèmes… Ou la chance de présenter mon projet en cours de montage, « Mare nostrum », qui tricote voix vives de l’ensemble du pourtour méditerranéen, puisque j’y ai rassemblé des traductions dans presque toutes les langues du bassin, du Catalan à l’Hébreu, de l’Italien au Romani…, fédérant autour de l’un de mes poèmes les accents modestes d’amis et de camarades de mon fils et les éclats miroitants de poètes et d’universitaires reconnus, en un puzzle d’allégresse en ode à notre mer, à la paix et aux rencontres…

Un jour, j’irai à Sète, Nausicaa rêveuse, et je n’aurai plus peur. La lumière éblouira mes pages et, le cœur empli de sables et de rencontres, je saurai que le temps est venu du partage.

Cézanne, ouvre-toi !

**

**

Soudain, les cigales.

La route de la mer serpentait vers les bleus.

Cézanne, ouvre-toi !

Garrigue frissonnait en femme fatale,

thyms et serpolets guidaient

vers les isthmes.

Mare nostrum. Phocéenne, grecque, andalouse :

ma Méditerranée

un delta du monde.

****

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ξαφνικά, τα τζιτζίκια.

**

**

Ξαφνικά, τα τζιτζίκια.

Ο δρόμος της θάλασσας περιδινήθηκε στα γαλάζια.

Σεζάν, άνοιξε!

Ο θαμνότοπος έτρεμε σαν ερωτευμένη γυναίκα,

Τα θυμάρια και οι έρπυλλοι  μας οδήγησαν

στους ισθμούς.  

Mare nostrum. Φωκεαϊκή, ελληνική, ανδαλουσιανή :

Η Μεσόγειός μου

ένα δέλτα του κόσμου. 

Traduit par Démosthène Agrafiotis

(Cliquer sur le lien pour écouter le fichier)

**

https://www.sabineaussenac.com/cv/portfolios/soudain-les-cigales-en-grec-

**

****

L’été prend le large

**

**

Sète scintille, regarde

au Levant.

Mare nostrum caresse

soleil.

**

Vagues moutonnent comme blé

en levain. Enfants aux joues pâles font au sable

une offrande.

**

Au Môle endormi, l’Exodus bat

pavillon des mémoires.

Terre promise dès la

jetée.

**

Genêts et roses en fauvisme

éclatant grimpent à

l’assaut de Saint-Clar.

**

Criée et sardinades,

espadrilles,

bandol : l’été prend

le large.

Passerelle émeraude

**

**

Platanes mirés en l’eau

assoupie.

Parfois trouver péniche,

grand oiseau marin ensablé,

belle endormie à l’ancre

roussie.

**

Passerelle émeraude,

l’eau serpentine fait arc entre

éblouissements et

déferlantes. Grimper la dune

du Pyla ou entendre cigales

à chaque écluse.

**

Chanson douce qui berce

Ville Rose,

antichambre de la

Méditerranée, promesse océane,

Canal du Midi :

route de la soie des Suds.

(Pardon pour ces signes entre les vers… L’interface capricieuse de ce blog semble hermétique aux paginations poétiques…)

https://www.voixvivesmediterranee.com/

A l’abric de la cançon de junh #poésie #occitan #Occitanie #juin #littérature #JeuxFloraux #printemps #déconfinement

A l’abric de la cançon de junh

Al bòrd del cèl,
a l’abric de la cançon de junh,
la meuna anma canta coma los ausèls
e dança la ròda dins l’ombrum.

Aquel camin, que nos fa tornar a la sorga,
non es que cant d’amor,
fresinament d’alas e patz eternala,
ostalada e baudor.

(en occitan, ma langue d’oc…)

À l’abri de la chanson de juin

Au bord du ciel,
à l’abri de la chanson de juin,
mon âme chante comme les oiseaux
et danse la ronde dans l’ombre.

Ce chemin, qui nous fait revenir à la source,
n’est que chant d’amour,
frémissement d’ailes et paix éternelle,
maisonnée et allégresse.

Ce texte fait partie des « Mémoires d’Autan », ouvrage ayant reçu le Prix Camille Pujol lors des Jeux Floraux toulousains de 2020.

http://jeuxfloraux.fr/15.html

« * Une médaille d’Académie égalementà Mme Sabine Aussenac, de Toulouse,  pour son poème « Et les pivoines »

  * Le Prix Camille-Pujol à Mme Sabine Aussenac, de Toulouse, pour son ouvrage Mémoire d’Autan. »

https://www.thebookedition.com/fr/memoires-d-autan-p-371712.html

Mes Mémoires d’Autan sont des miscellanées poétiques entremêlées de réflexions autour de l’être-soi d’un Sud-Ouest baigné par l’Atlantique et Mare nostrum, illuminé par nos campagnes gorgées de tournesols, et bien sûr surtout, pour moi, toulousain et tarnais ; alternances de nouvelles, d’essais et de poèmes en ancrage de cette terre d’Oc qui m’est chère, ces textes vivent au gré des méandres de Garonne et de l’Histoire ancienne ou contemporaine de la Ville Rose et du Grand-Sud…

El d’Artagnan! #VicFezensac #Pentecôte #Férias #coronavirus #corrida #Gers #Prixlittéraire #Hemingway

Cette nouvelle, qui avait été écrite lors de ma première participation au Prix Hemingway, avait aussi été publiée dans le Huffington Post en 2012. Je la reposte en hommage à cette Féria de « Pentecôte à Vic » qui n’a pas eu lieu cette année… Et aux communautés gitanes du monde entier!

https://www.huffingtonpost.fr/sabine-aussenac/el-dartagnan-feuilleton-ete-_b_1745234.html

https://www.huffingtonpost.fr/sabine-aussenac/el-dartagnan-la-suite_b_1767229.html

Vic-Fezensac, juin 2011.

Des coquelicots. Rouges, bien sûr. Elle en avait rêvé toute la nuit, et elle savait pourquoi. Rouge, la couleur de la muleta. Rouge, la couleur du sang. Rouge, la couleur de la corrida. De cette corrida qui revenait, elle aussi, chaque nuit dans ses rêves.
Maria marchait le long de la route poussiéreuse et souriait. Le bus l’avait déposée non loin de la place principale, et elle allait passer sa soirée à servir des mojitos et des pastis à ces hommes un peu frustes, mais qui respectaient cette jeune fille qui venait tous les week-ends d’Auch pour gagner trois francs six sous et aider sa famille. Maria logeait au camping des bords du Gers, avec deux autres familles roms, originaires, elles aussi, d’Andalousie. Car les parents de Maria et sa grand-mère tentaient de se fixer dans le Gers pour soigner la lourde maladie de Pablo, son petit frère de onze ans. La route leur manquait, mais la santé de Pablo primait sur tout le reste. Les enfants étaient scolarisés, et Pablo, suivi à l’hôpital des enfants malades de Toulouse, surmontait lentement sa leucémie.

Maria vit l’affiche sur la porte du bar, et faillit tomber à la renverse. « Pentecôte à Vic : la Corrida du siècle ! » La photo datait de quelques années, montrant Antonio Ibáñez, alors jeune prodige des arènes, posant fièrement avec les représentants de l’empresa vicoise, avec le maire et l’équipe des organisateurs, dont elle connaissait à présent les visages. Beaucoup étaient des habitués du bistrot de Paulo. C’était lui ! C’était lui, Antonio, qu’elle voyait chaque nuit, lui avec qui elle passait des heures éblouissantes, dont elle rougissait au matin. Cette bouche avait effleuré son sexe longuement, ses mains l’avaient transportée de la poussière d’une arène aux soieries d’un lit, et elle connaissait chaque cicatrice de la peau ambrée du jeune homme, même celle sise à hauteur de la cuisse, celle où Maria posait sa bouche qu’elle faisait ensuite, très doucement, remonter vers…


La porte s’ouvrit, et le vieux Marcel sortit en rigolant de toute sa bouche édentée :
– Hé bé la pitchounette, c’est le cagnard du mois de juin qui te rend toute chose ?
Les rires fusèrent, mais Paulo, le patron, le béret vissé sur la tête, rabroua sa clientèle. Il l’adorait, sa petite serveuse, et elle était aujourd’hui comme sa fille, puisque lui et sa femme l’avaient prise sous leur aile, depuis leur rencontre dans un couloir d’hôpital, avant la guérison de leur Julie.
Maria fila derrière le bar, ses rêves de la nuit refoulés en catastrophe, et commença à servir les habitués et les touristes, de plus en plus nombreux en cette veille de week-end de Pentecôte. On arrivait de loin pour parcourir la petite cité gasconne, réputée pour cette féria printanière, et, même si certains la décriaient come une monstrueuse beuverie, elle n’en conservait pas moins un caractère festif et particulier. On attendait plus de 120 000 personnes pour ce beau week-end de juin, des passionnés de tauromachie, mais aussi des badauds, des parisiens « descendus » pour la fête, des salseros, qui s’entraînaient pour le festival Tempo Latino de l’été… Tout l’esprit de la Gascogne se retrouvait dans les ruelles joyeuses de Vic, dans les bars où le foie gras et le Tariquet côtoyaient les banderilles et le flamenco. Les effluves ibériques envahissaient les collines du Gers. Oui, l’Espagne poussait bien un peu sa corne aux portes de Toulouse, comme le chantait le grand Claude…

Les Copains d’abord joués à Vic…

La caravane était petite, mais propre et confortable. Maria, assise au coin de la table, tentait de réviser sa philo. Elle était en terminale, et espérait qu’un miracle se produirait avant la fin de l’année. Elle le savait: dans la communauté rom, personne ne faisait d’études. Son destin était tout tracé ; elle se marierait dans un an ou deux, aurait quatre ou cinq enfants, et irait parcourir les routes d’Europe, sa vie durant. Et ce n’est sûrement pas celui qui lui rendait visite en rêves qu’elle épouserait, non, car il restait un gadjo, même s’il était le plus grand des matadors du vingt-et-unième siècle. Elle serait mariée à quelqu’un de son clan. Qu’elle le veuille ou non.
Mais la jeune fille avait découvert autre chose, grâce à l’école, grâce à des rencontres avec des enseignants qui ne l’avaient jamais méprisée ou humiliée. Voilà presque cinq ans que sa famille était semi sédentarisée, et l’adolescente avait forcé l’admiration de tous ses professeurs, rattrapant son retard, s’intégrant à merveille, et faisant preuve d’une intelligence rare. Elle savait ce qu’elle voulait faire : étudier l’histoire de son peuple, puis s’engager dans la défense des siens. Elle voulait se faire passerelle entre sa communauté et cette France qu’elle aimait tant.
Et surtout, elle voulait que le petit Pablo guérisse, et qu’il puisse accéder à son rêve : Pablo voulait devenir torero, comme leur grand-père. Depuis leur enfance, abuela leur racontait les histoires de cet époux adoré, de ce matador des années trente dont la légende auréolait toujours les siens : le grand Juan Sanchez, celui que l’Espagne d’avant Franco adulait comme le Dieu des arènes, et que la communauté rom continuait de vénérer. Celui qui se faisait appeler El Gitano, oui, était encore solidement ancré dans la mémoire collective, et abuela passait des heures à raconter à ses petits-enfants comment son époux était passé de l’état de peone à celui de picador, puis comment sa dextérité et sa force avaient fait de cet anonyme un grand matador. El Gitano était tombé aux côtés des forces républicaines, dans un dernier combat, loin de l’arène, au cœur de la vie.
– Maria, montre-moi le traje de luces, s’il-te-plaît, supplia le petit Pablo, livide, allongé dans le lit au fond de la caravane.
La jeune fille soupira, le cœur serré devant les souffrances de son frère. Elle savait que sa grand-mère ne rentrerait pas tout de suite, et elle osa donc ouvrir la grande malle, et en sortir délicatement le costume de torero d’El Gitano, son « habit de lumières ». Pablo effleura les paillettes et les couleurs, fermant les yeux, et il sembla à cet instant à Maria que la vie revenait doucement rosir les joues pâles du petit, comme si la force du grand torero avait soudain redonné du courage à l’enfant.


On toqua à la porte. Maria prit le temps de ranger le costume avant d’aller ouvrir. Personne n’avait le droit de voir le seul trésor que possédait la famille Sanchez. Deux gendarmes et un huissier se tenaient sur le seuil et la saluèrent d’un air maussade. Ils lui apprirent d’un ton sec et définitif que sa famille disposait d’une semaine pour partir, sinon, ce serait la reconduite à la frontière. Et ce n’était pas la peine de discuter. Le recours présenté par l’association avait échoué, le préfet avait signé l’ordre d’expulsion. Le camping était un terrain municipal, réservé aux touristes, qui allaient commencer à affluer avant la manifestation de Vic, et puis cette situation précaire avait assez duré. Maria expliqua, cria, tempêta, parla de son bac, du traitement de Pablo, de son travail à Vic, de ses parents en passe de trouver un emploi ; rien n’y fit. Et puis ce n’était pas le moment de discuter, dit l’huissier, elle n’avait qu’à écouter les infos. La France virait au bleu marine, alors elle pouvait bien voir rouge, elle n’aurait certainement pas raison devant la loi.

Non loin de là, un jeune homme plantait sa tente. La belle nuit de juin serait longue, et il prenait tout son temps pour s’installer. Maria l’avait observé de loin, sans lui prêter vraiment attention, toute à sa dispute avec les représentants de l’ordre, et ne l’avait pas reconnu. Cependant, lorsqu’il se redressa et lui adressa un sourire radieux, la voyant assise sur la vieille chaise de toile, perdue dans ses pensées, le cœur de la jeune fille se mit à battre la chamade. C’était lui, à n’en pas douter. Sa fossette et son épi rebelle, ses grands yeux noirs, et ce sourire, un sourire à réveiller les morts, même lorsqu’il se contentait de l’esquisser : Antonio Ibáñez venait de planter sa tente dans la parcelle voisine.
Le jeune homme s’avança vers elle, et la regarda intensément. Il avait vu cette frêle jeune fille, vêtue pauvrement, mais aussi lumineuse que le soleil gersois, se dresser fièrement face aux gendarmes, les affronter, sans crainte. Il avait vu briller son regard de colère. Elle avait eu la dignité d’un taureau avant la mise à mort. Antonio venait de tomber éperdument amoureux de cette inconnue. Il s’arrêta devant la caravane et dit, dans un français presque parfait :
– Nous ne nous laisserons pas faire. Je vais vous aider. Je m’appelle Antonio Ibáñez de la Plata. Mon nom ne vous dit peut-être rien, mais je connais pas mal de gens, j’ai des relations dans les médias. Je vais appeler mon agent.
– Je sais qui vous êtes, répondit Maria, tentant de calmer les battements de son cœur. J’ai vu une affiche dans le bar où je travaille, à Vic. Mais… que faites-vous ici, dans ce petit camping, et à une demi-heure de Vic ? Pourquoi n’êtes-vous pas dans un hôtel ?
– J’ai besoin de calme, j’ai besoin d’être seul, et proche de la nature. Dès que je le peux, je campe, cela me rappelle mon enfance, dans les plaines mexicaines, quand mon père nous amenait, avec mes deux frères, camper dans les gorges du Sumidero. Je m’isole toujours un jour ou deux, avant la première corrida, pour réfléchir, me concentrer, prier… Venez, vous allez me raconter votre histoire, j’ai une heure avant de repartir à Vic pour la soirée.


Et les jeunes gens, profitant du retour d’abuela, qui surveillerait Pablo, partirent marcher le long des berges. Ils longèrent la rivière au soleil couchant, observèrent la Tour d’Armagnac qui se dressait fièrement aux côtés de la cathédrale Sainte-Marie, et parlèrent, dans un joyeux mélange d’espagnol et de français. Antonio raconta son enfance dans la ganaderia familiale, ses premières corridas, les cris et le silence, la puissance et la passion. Maria raconta les chemins de poussière, le soleil andalou, les feux de camp, et puis l’ancrage forcé dans la sédentarité gersoise. Ils s’arrêtèrent sur le pont de la Treille, et, au moment même où elle leva la main pour lui montrer les Pyrénées qui se profilaient à l’horizon, Antonio la saisit et la porta à ses lèvres.
– Querida, tu es si forte. Je veux que tu viennes me voir après-demain. Tu me porteras chance.

Vic était en fête. Les bandas jouaient depuis le matin, les ruelles bondées de rires et de cris, les mojitos coulaient à flots. Des nuées d’enfants se poursuivaient en criant « toro, toro », tandis que quelques vieilles mamies dodelinaient de la tête en souriant sur leur bancs, devant les maisons en pierre jaune du Gers. Maria se sentait à la fois épuisée et heureuse. Elle devait retrouver Antonio à la fermeture du bar, il lui avait proposé de la ramener à Auch, et elle termina donc son service dans une sorte d’état second. La lune était pleine. Les ruelles commencèrent à se vider. Au loin, un chien aboyait, et de délicieux parfums printaniers faisaient chavirer la nuit.


Elle attendit presqu’une heure, et puis elle pensa qu’il l’avait oubliée. Il fallait absolument qu’elle rentre, sa mère devait commencer à s’inquiéter. Normalement, Anne, l’une des serveuses du restaurant de la place, la raccompagnait en voiture, et elle était toujours de retour au camping avant une heure du matin. Elle partit donc, seule, sur la petite route de campagne. Tant pis, elle ferait du stop. Quelques voitures passèrent sans s’arrêter, pleines de jeunes gens déjà bien éméchés, trop, sans doute, pour la remarquer. Elle avait déjà parcouru plusieurs kilomètres au milieu des collines et des champs de tournesols lorsque la BM noire freina brutalement.
Ils étaient trois. Elle avait eu le temps de voir que ce n’était pas des gars de la région, avant de respirer leurs haleines plus qu’avinées. Celui qui semblait être le chef, casquette vissée sur un crâne rasé, ordonna aux deux autres de la plaquer contre le capot. Il ricanait. La lune éclairait la scène, et Maria, qui n’avait jamais peur, se mit à hurler lorsque le cran d’arrêt déchira son tee shirt. Sa poitrine nue jaillit comme une biche sous des phares, et les chasseurs avides poussèrent des exclamations de joie.
– On va te planter nos banderilles, pétasse !
– Toro, toro ! Allez, tu veux courir ? On va t’attraper, salope! C’est pour ça qu’on est venus de Paris ! Juste pour picoler et baiser des meufs de ploucs !
Le gros skin s’approcha et commença à lui lécher les seins en reniflant comme une bête fauve. Maria était terrorisée. Mais soudain, elle se dégagea en criant « hijo de puta ! », donna un énorme coup de genou dans les corones du gros porc et partit en courant sur la route déserte, sous les yeux médusés de ses agresseurs. La voiture d’Antonio arriva précisément à cet instant, et le jeune homme comprit instantanément la gravité de la situation. Il sauta à terre, prit Maria par la main et lui cria de monter. D’un coup d’œil, il s’assura qu’elle n’était pas blessée, que ces salauds ne l’avaient pas touchée.
Mais le skin s’était très vite remis du choc infligé par la belle en furie. Antonio n’eut pas le temps de remonter en voiture. Les trois voyous commencèrent à le tabasser, malgré les suppliques de la jeune fille. Elle eut le réflexe d’appeler des secours depuis le portable d’Antonio, qu’elle trouva sur le siège, et assista, impuissante, à la bagarre inégale. L’agilité et la force du torero ne pourrait avoir raison du nombre et des armes. Antonio faisait face aux trois fauves, le visage déjà couvert d’hématomes, mais debout, malgré les lames qui brillaient dans la nuit. Et il ne cessait de penser qu’il se trouvait à présent tel un taureau dans une arène, face aux banderilles qu’on voulait lui planter dans le corps, et qu’il lutterait, vaillamment, jusqu’à son dernier souffle. Le matador était devenu le taureau. Mais cette arène là était sordide.
La police arriva à ce moment là. Le skin bouscula Antonio démarra en trombe la dans la voiture du jeune homme : les clefs étaient restées sur le contact. Ses deux comparses avaient filé dans la BM, en apercevant les gyrophares dans le tournant, sans demander leur reste. Maria pleurait, cachant son torse avec ses bras. Soudain, Antonio se jeta à genoux et se mit à implorer la vierge. Le policier courut vers lui, pensant qu’il avait peut-être été grièvement blessé. Mais le jeune homme tourna vers Maria un visage défait en murmurant dans un souffle :
– Le costume. J’ai perdu mon costume…Mon habit de lumières…

Ils étaient assis dans la caravane, et la mère de Maria leur servait un verre de Moscatel, pendant que son père discutait avec les policiers. Maria tremblait encore, et Antonio avait le regard vide. Il avait fallu expliquer, encore et encore, passer au commissariat d’Auch pour déposer une double plainte, Maria avait même été conduite à l’hôpital pour un examen. Un interne avait badigeonné le visage tuméfié du jeune homme. Antonio n’avait plus décroché un mot. Et Maria pleurait. Elle ne pouvait plus s’arrêter de pleurer.
– C’est ma faute. Tout est de ma faute. Si je n’étais pas rentrée seule, ils ne m’auraient pas attaquée, et tu n’aurais pas été blessé…et ton costume…
– Arrête, Mariacita, lui souffla sa mère. Les victimes ne sont jamais les coupables, jamais. Tu l’as appris en philo, rappelle-toi.
– Mais comment il va faire, demain ? Comment ? Sans le costume !
La jeune fille avait crié, réveillant même Pablo, qui sortit de son lit en maugréant. En apercevant le matador, il écarquilla ses mirettes et se précipita vers lui. Ce sourire enfantin sembla soudain réveiller Antonio, qui sortit enfin de son mutisme. Il se tourna vers Maria et lui prit doucement les mains.
– Maria, j’aurais donné ma vie pour toi. Je suis si heureux d’être arrivé à temps, je ne me le serais jamais pardonné, s’il t’était arrivé quelque chose. En plus, tu sais bien que tout est de ma faute ; je ne pouvais pas deviner que les aficionados avaient tant de choses à me dire : Vic est une ville merveilleuse, nous avons mangé dehors, on a préparé la novillada… La soirée s’est prolongée, et… tu n’y es pour rien, Maria, pour rien.
– Mais, ton costume, alors ? balbutia Maria.
– Je vais repartir. Un torero ne peut pas combattre sans son costume. C’est impossible. Et puis il m’a été donné par ma mère, c’était celui de son oncle, le grand Balderas. Perdre cet habit, c’est perdre l’âme de ma famille, l’âme du Mexique. Je ne combattrai pas. Je suis nu, tu comprends. Sans mon costume, je suis une ombre.
– Non, pequeño, tu ne partiras pas.
Abuela se tenait devant eux, toute courbée, dans sa robe de chambre effilochée. Elle serrait contre son cœur le traje de luces de son mari, et elle le tendit au jeune homme, souriant de toute sa bouche édentée.
– Tiens, mon fils, c’est pour toi. Et tu seras le premier gadjo à toucher ce costume, et aussi le premier gadjo à épouser une fille de notre famille. Mais El Gitano aurait été fier de te connaître.
Un silence religieux se fit dans la caravane. Maria fut la première à le rompre, osant prendre la main d’Antonio, et en défiant son père du regard.
– Papa, ne t’énerve pas. Il ne m’a même pas embrassée. Abuela exagère, comme toujours. Par contre, Antonio a déjà parlé de nous au maire de Vic et à la presse ; ils vont voir ce qu’ils peuvent faire pour nous aider.
Antonio s’était levé. Il s’approcha de la vieille dame et l’enlaça longuement. Il lui chuchota quelque chose à l’oreille en espagnol, avant de se relever, le costume dans les mains, comme une offrande. Le petit Pablo se mit alors à applaudir de toutes ses forces. La caravane venait d’être transformée en arène, et Antonio venait d’y gagner une première fois, contre le sort.

Le soleil, de plomb. Le ciel, d’azur. Et le taureau, de jais. Sur les gradins bondés, le public s’était déchaîné. A midi, le paseo avait commencé pour la foule des Vicois et des aficionados venus de tous les horizons, et Antonio avait défilé, vêtu du costume sacré d’El Gitano. Il avait réussi à faire assoir Maria et sa famille dans la tribune d’honneur ; en passant, il jeta un regard de feu à la jeune fille, tel un chevalier saluant sa dame avant le tournoi. Le spectacle fut grandiose, et le jeune homme séduisit tout le public avec une superbe Manoletina, avant de porter l’estocade, sous le soleil gascon qui aurait pu être celui de Mexico, de Madrid ou de Nîmes. Car la corrida rassemble les peuples en rapprochant les hommes de leur destin. Antonio avait combattu un adversaire aussi noble que la vie elle-même.
Il créa la surprise en restant debout, au milieu de l’arène, après avoir couru vers les gradins pour s’emparer du micro du journaliste de La Dépêche. Face à un public médusé devant cette entorse au rituel, alors que le sable était encore brûlant du combat mené, il se mit à parler de la famille Sanchez, de l’abuela qui venait de lui sauver la mise en le revêtant du costume du célèbre El Gitano. En entendant ce nom, la foule se mit à murmurer comme un champ de tournesols sous l’Autan. Puis il évoqua le courage de Maria, ses projets, et surtout la maladie du petit Pablo, qu’il désigna du doigt. L’enfant, fièrement, se mit debout en souriant. Et puis l’expulsion. La reconduite à la frontière. L’errance, alors que les Sanchez souhaitaient justement ancrer leur histoire en terre gersoise, en terre taurine. Soudain, le maire se leva, descendit vers l’arène, et saisit à son tour du micro :
– Au nom de l’hospitalité gersoise et au nom de la solidarité taurine, je m’engage solennellement à accueillir cette famille à Vic.

La Dépêche, Sud-Ouest, mais aussi Libération et Le Figaro furent unanimes : l’esprit de la Corrida avait conquis même ses détracteurs. Antonio fit la une de nombreux quotidiens, tandis que la presse s’emparait de l’incroyable histoire du costume volé et de l’intervention d’un torero en faveur d’une famille rom. En quelques jours, c’est un pont d’or que la municipalité de Vic fit aux parents de Maria, leur attribuant une petite maison en cœur de ville et une carte de transports gratuite, pour qu’ils puissent se rendre aussi souvent que nécessaire à Toulouse pour y soigner Pablo. Le père de Maria fut embauché par l’association vicoise de tauromachie, tandis que le conseil général offrait une bourse à la jeune fille, afin qu’elle puisse en toute quiétude commencer ses études.
Antonio Ibáñez, que la presse avait surnommé « El d’Artagnan », avait remporté, en mousquetaire des temps modernes, cette double victoire : il avait combattu brillamment le taureau, mais aussi porté l’estocade à la frilosité administrative et politique.

Vic-Fezensac, juin 2021.

Maria reposa le combiné en souriant. Elle venait de recevoir un appel du responsable du Prix Hemingway. On réclamait son torero de mari pour qu’il accepte d’être le parrain de la manifestation de l’année suivante. El Gitano avait croisé l’écrivain dans les rues de l’Espagne en lutte… Bouleversée, mais ravie, elle sortit dans le jardin de la belle « gasconne » et s’installa à l’ombre de la terrasse, admirant les volets qu’elle venait de repeindre en bleu de Lectoure. Elle était heureuse de pouvoir à présent profiter de son congé de maternité, après ces années virevoltantes, passées à étudier le droit à Paris et à Barcelone, puis à exercer comme avocate dans un grand cabinet parisien. Elle avait bien mérité cette pause. Son I Phone la tira de sa rêverie : un MMS de son petit frère, à présent bel et bien guéri, et installé au Mexique chez les parents d’Antonio, où il se formait à la corrida.


Antonio n’allait pas tarder. Même si sa ganaderia gersoise l’occupait beaucoup, il faisait toujours en sorte de rentrer tôt. Et puis le festival allait commencer, la soirée serait belle. Mojitos, rires, courses dans les ruelles, et, pour elle, juste un petit verre de jus de raisin, dans le bistrot de Paulo. Madame l’avocate n’avait rien changé à ses habitudes, et Antonio Ibáñez de la Plata non plus. Le Gers les avait réunis, et ils en appréciaient avant tout la douce simplicité. Les paillettes, ils ne les aimaient que sur le costume de torero d’El Gitano, qui était accroché dans leur chambre, près du baldaquin. A cette seule évocation, le rouge monta aussitôt aux joues de la jeune femme. Les nuits du jeune couple étaient autant de ferias. Ils s’adoraient, comme au premier jour.
– Maman, regarde, je t’ai ramassé des coquelicots.
Maria observa la fillette qui venait vers elle, un énorme bouquet de coquelicots pressé dans la main, et un sourire à renverser le monde. Oui, Marie-Sara était bien la fille de son père !

https://actu.fr/nouvelle-aquitaine/bayonne_64102/sud-ouest-plus-belles-ferias-2019-ne-pas-manquer_23897689.html

…Et à l’année prochaine à Vic Fezensac?!

https://www.tf1.fr/tf1/jt-13h/videos/feria-de-pentecote-a-vic-fezensac-un-rendez-vous-manque-a-cause-du-covid-19-52869672.html

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