Comme par un orage de coquelicots #commémoration #14/18

Comme par un orage de coquelicots

Arthur Bourgail, tu es mort le 5 novembre 1918. Je vois ton nom au passage,  chaque fois que je descends du bus, au coin de ma rue.

Cent ans, cent ans déjà, aujourd’hui, que ton beau sourire s’est effacé au détour d’un obus ou d’une embuscade, et que tu es tombé, comme ils disent, « au champ d’honneur », ta capeline bleu horizon rougie comme par un orage de coquelicots.

Je t’imagine petit garçon, grandissant non loin de notre place Pinel, qui ne s’appelait d’ailleurs pas encore ainsi, puisqu’elle n’a été baptisée du nom de ce syndicaliste qu’en 1929… Ton père prenait sans doute le tramway pour revenir de son travail au centre-ville, puisque depuis le 12 avril 1910, le tramway hippomobile était devenu électrique, et que le conducteur annonçait « Tïn, tïn, Còsta Pavada » en arrivant non loin des belles toulousaines de notre Côte Pavée…

Arthur, petit Arthur, je gage que tu as fréquenté, bel enfant brun aux yeux de braise, le collège du Caousou, puisque ce dernier, malgré les lois du « petit père Combes », ouvrait encore ses portes à l’aube du vingtième siècle, avant de fermer, le 23 décembre 1912, et de devenir un hôpital durant la der des der… Tu jouais au cerceau, aux quilles, et tu apprenais les poésies de Victor Hugo avant de rentrer goûter dans ton jardin, dont les lilas embaumaient à chaque printemps, dans quelque ruelle ensoleillée croisant l’avenue de Castres…

J’espère, cher Arthur Bourgail, que tu as eu le temps d’être heureux. Que tu as aimé apprendre, que tes professeurs ont loué ton intelligence, que tes études, peut-être à Paris, si tu as eu le temps d’y « monter », ou tout simplement dans quelque faculté toulousaine, ont fait de toi un jeune homme curieux et passionné. Je te rêve, dans ton costume élégant, arpentant fièrement les allées du Jardin Royal au bras d’une délicieuse jeune femme pétillante et amoureuse, que tu courtiseras ardemment juste avant de partir au Front… Je vous souhaite des baisers fougueux et des étreintes douces, et de longues lettres aux pleins et aux déliés violets parfumés de pétales de roses, que tu serreras contre ton cœur, la nuit, pour oublier la pluie de feu de fer de sang.

Je pense à ta fiancée, Arthur, à ces torrents de larmes versées, à sa vie blessée, amputée de l’espérance, brisée, tout comme la tienne, par la folie des hommes… Je pense à ta mère, Arthur, qui se vêtira de noir le restant de sa vie, comme tant de voisines, devant lesquelles on s’inclinait en silence, sans oser évoquer le nom des fils disparus. Je pense à ton père qui fièrement te laissa partir défendre une patrie qui lui vola son âme.

Et, surtout, je pense à toi, plongé, à peine sorti de l’adolescence, dans l’enfer des tranchées, si loin de ta ville rose et de l’eau verte du Canal, embourbé dans la nuit indicible des combats, volé à la vie par la barbarie des gouvernants impavides, victime innocente et oubliée d’une guerre inutile, comme toutes les guerres… Je pense à tout ce que tu n’auras pas fait, pas vu, pas vécu, à ta ville qui va grandir sans toi, à cette femme qui portera d’autres enfants que les tiens, à ton nom qui n’existe aujourd’hui que sur ce monument adossé à une école mais que les enfants, plongés dans les écrans des portables, n’ont sans doute jamais lu…

Je ne t’oublie pas, Arthur Bourgail. Tu n’as pas eu de rue de Toulouse à ton nom, google ne te connait pas, ton nom d’ailleurs n’existe pas sur les moteurs de recherche, il manque le « h » qui orne les « Bourgailh », eux, beaucoup plus présents… Mais je ne veux pas t’oublier. Tu es parti six jours, six jours seulement avant la signature de l’Armistice, six petites journées de novembre qui ont séparé ta mort de la fin de cet interminable conflit. Il s’en est fallu de si peu pour que tu rentres à Toulouse, comme tes camarades épargnés, non pas la fleur au fusil mais la rage et la peur au ventre, mais, au moins, en vie… Tu aurais sans doute gardé pour toi la bouillie innommable des Tranchées, préférant épargner tes parents et ta Douce, et puis tu aurais repris le cours de ta vie, même si tu étais revenu unijambiste ou borgne…

Mais non : le destin, ce farceur de destin, en a décidé autrement, et, en ce 5 novembre 1918, a fauché ta jeune vie de Poilu.

Arthur Bourgail, aujourd’hui tu reviens à la vie, à quelques jours des commémorations de la fin de la Grande Guerre ; je te rends, le temps d’une lecture, toutes les briques de notre ville rose, le clocher carillonnant de la basilique Saint-Sernin, les courbes de Garonne et les senteurs pastelières de Toulouse…

Tiens, prends ma main, je montre ta ville qui a un peu changé, regarde, le lycée du Caousou est toujours là, avec son magnifique parc boisé, et puis notre avenue qui dégringole vers le Canal, sans tramway, mais avec la ligne L1, et sur la place qui se nomme aujourd’hui Pinel il y a un magnifique kiosque aux poteaux murmurants… Regarde, la Place du Capitole est de plus en plus belle, et les grands marronniers du Jardin des Plantes abritent toujours des baisers au printemps…

Arthur Bourgail, aujourd’hui je t’adoube immortel.

« C’est bien plus difficile d’honorer la mémoire des anonymes que celle des personnes célèbres. La construction historique est consacrée à la mémoire de ceux qui n’ont pas de nom. » Walter Benjamin

Sabine Aussenac.

***

Je t’interdis d’aller faire la guerre…Hommage aux Poilus…

Comme une valse de Vienne #carnetdevoyageVienne1

Comme une valse de Vienne

 

Il suffit de lever les yeux.

Partout, sans cesse, de jour comme de nuit.

La beauté se niche dans les moindres recoins de la ville, envahissant les places et les larges avenues, escaladant les façades, se profilant comme une ligne d’horizon pérenne et sublimée.

De Vienne, je ne connaissais presque rien, hormis quelques souvenirs ancrés en ma mémoire, plutôt diffus, car noyés dans un très beau périple cyclotouriste que, jeune mariée à peine sortie de l’enfance, j’avais fait à 19 ans, entre Autriche et Forêt-Noire… Et nous n’avions passé qu’une journée dans la capitale, campant vers le Danube, entre les pentes escarpées, les prairies verdoyantes et les chalets fleuris d’une Autriche idyllique.

Je me souvenais de la lumière de ce ciel d’octobre, lactescente et diffuse, de la fabuleuse  serre à papillons non loin de l’Albertina, de ce parc immense où nous poussions, jeunes Français émerveillés, nos vélos déjà un peu épuisés par les cimes et l’air alpin, et de ces deux imposantes nefs de pierre se faisant face, deux musées, le Kunsthistorisches Museum (Musée des Beaux-Arts) construits en regard parfaitement symétrique du Naturhistorisches Museum (Musée d’histoire naturelle). Mon compagnon avait voulu visiter le muséum, et je ne gardais donc en mémoire que des images d’art précolombien, de plumes multicolores, de reptiles et de masques africains.

Du reste, je ne savais rien. C’est pourquoi j’étais si impatiente, l’été dernier, de plonger dans l’Histoire et de mettre des images sur tous les fastes impériaux dont je parlais souvent à mes élèves sans les connaître vraiment.

L’accueil de l’Office de tourisme envers une blogueuse française fut d’ailleurs tout simplement fastueux, lui aussi ! Nantie du « Vienne Pass », précieux sésame me permettant de voyager en illimité sur le réseau si bien achalandé, je me vis aussi offrir l’accès à des dégustations prometteuses dans des hauts-lieux de la gastronomie viennoise, tandis que les musées et le festival ImPulsTanz m’invitaient à découvrir collections et manifestations estivales… La légendaire hospitalité autrichienne n’est pas un vain mot, j’en fis la merveilleuse expérience tout au long de mon séjour.

C’est en fait en rentrant de Vienne et en redécouvrant des ruelles pourtant si familières et aimées que je pris douloureusement conscience du manque soudain de toute cette historicité et des grands espaces viennois, et surtout de la sensation oppressante d’étroitesse ressentie dans ma ville rose après cette escapade austro-hongroise… Plonger, au retour d’une ville où tout n’est que « luxe, calme et volupté », dans laquelle de larges boulevards et de grandes artères abritent un air presque alpin et pur, tant la circulation est policée et fluidifiée par la multiplicité des transports en commun, dans le caractère médiéval des venelles toulousaines et dans ma ville bien-aimée que soudain je trouvais non plus rose, mais grise, sale, encombrée, me fit prendre conscience de la magnificence unique de cette ville qui aimante, depuis des siècles, les arts, la musique et le Beau.

L’architecture, poumon séculaire de Vienne, séduit d’emblée le visiteur qui se retrouve soudain en posture de figurant dans quelque film historique, ébloui par la virtuosité de ces palais rencontrés à chaque coin de rue, par tous ces atlantes soutenant à bras le corps des murs aux encorbellements déliés, par les flèches élancées du Stephansdom (la cathédrale Saint-Étienne) et par la coupole et les ors baroques de la Karlskirche, quand il n’est pas éberlué par les facéties d’un Hundertwasser et de sa maison gironde et multicolore…

La ville vous aspire comme un tourbillon coloré, tantôt en suspens dans les couloirs du temps, lorsqu’au détour de quelque toile de musée ou devant quelque statue languissante vous vous retrouvez face au Baiser de Klimt ou en tête à tête avec le regard émouvant de Sissi, tantôt  en phase totale avec la modernité, au gré des scènes virevoltantes ou saccadées du festival ImPulsTanz , des troquets alternatifs et des tags longeant le canal du Danube ou des expositions ultra contemporaines du Mumok, le musée d’art moderne.

J’écris ce texte en surveillant le bac philo, dont l’un des sujets est : « Peut-on être insensible à l’art ? ». À Vienne, c’est tout bonnement impossible, impensable. Car l’art est partout, vous environne, vous englobe, vous caresse, vous dorlote, vous surprend, vous émeut, s’immisce en vous comme un doux poison vous inoculant ad vitam aeternam comme un parfum de Habsbourg…

Même le plus réfractaire des visiteurs finira par arpenter en fiacre sonnant et trébuchant les pavés tapissant la cour de la Hofburg (le Palais impérial) en faisant allégeance à l’imposante statue de Marie-Thérèse avant de s’élancer à l’assaut des petites places ombragées et des mémoires vives : Vienne est comme un livre d’histoire à ciel ouvert dont l’art serait le firmament.

Et la musique, que dire de la musique… L’ancienne capitale austro-hongroise n’a pas usurpé son titre de « capitale européenne de la musique », quand on sait qu’aucun Viennois ne passe une année sans aller qui à l’opéra, qui à l’un des innombrables concerts proposés par une armada de jeunes gens perruqués et poudrés qui, du haut de leur habit bleu roi ou pourpre, arpentent les rues piétonnes aux alentours de la cathédrale ou les abords de la Haus der Musik, (la Maison de la musique, un fabuleux musée interactif)  pour proposer quelque messe, requiem ou symphonie…

Bien entendu, le divin enfant prodige n’est jamais loin, et même si la folie des « Mozart Kugeln », ces délicieuses bouchées (littéralement « boules de Mozart » !) de pâte d’amande et de pistache enrobées de chocolat et de colifichets à l’effigie du Maestro n’égale pas celle de Salzbourg, Wolfgang Amadeus accueille le néophyte du haut du parterre en forme de clef de sol agrémentant sa statue, qui se dresse au cœur du Burggarten.

Au bout des allées d’un autre parc de la ville, très prisé des habitants, le Stadtpark, c’est un autre géant de la musique qui, tout étincelant de dorures et violon fringant au bras, fait valser Vienne et son Danube bleu… Johann Strauss, de ses compositions intemporelles, emblèmes des crinolines tournoyantes, accroît encore le romantisme échevelé de la ville aux valses à mille temps, du célèbre « bal des débutantes » au concert du nouvel an retransmis dans le monde entier.

J’embrassai cette ville avec passion, bercée par les lumières de ces cieux immenses veillant sur ces constructions plus étonnantes les unes que les autres, de l’imposante bibliothèque aux fastes du palais de Schönbrunn, valsant d’un musée à l’autre entre le Museumsquartier, les statues du Belvédère et les larmes du Musée juif, émerveillée par la luxuriance émeraude des parcs émaillant la ville, amusée par la typicité chantante de l’accent viennois, et surtout bouleversée de ma rencontre avec cette « Mitteleuropa« , berceau de tant de plumes dévorées depuis l’adolescence…

Combien de fois avais-je été moi-même veillée par les anges rilkéens, éblouie par les nostalgies d’un Stefan Zweig et emportée par les pages foisonnantes d’un Joseph Roth? Mettre enfin des visages sur tout un pan de ma cosmogonie littéraire fut comme un aboutissement d’un long chemin. De même, ma rencontre avec des toiles mythiques comme celles de Klimt ou de Schiele, imaginées, contemplées virtuellement ou sur papier glacé, et soudain incarnées, a été cathartique…

J’aurai encore besoin de plusieurs textes pour vous parler de ces « viennoiseries » culturelles, artistiques, musicales, gustatives, et je vais vous quitter en aiguisant vos papilles avant une suite prochaine de ce petit récit de voyage… D’abord, pour moi, il y eut une émouvante rencontre avec Gutenberg ! Oui, c’est bien une statue de cet immense pourfendeur de nuits, de par l’onyx de ses encres d’imprimerie qui apportèrent la lumière au monde, qui orne la place où se dresse la vénérable institution culinaire Lugeck où j’ai dégusté mon premier Wiener Schnitzel… Imaginez un instant le fondant d’une viande aussi tendre qu’un Lied de Schubert, qui se découvre après un croquant aussi doré que les ornements du joyau baroque de Schönbrunn… Ce restaurant et ses célèbres escalopes de veau à la viennoise ont tenu toutes leurs promesses, foi de presque végétarienne très difficile en ce qui concerne la viande…

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Photo Flickr

Mais pour ressentir le cœur battant de la cité, il faut avant tout déguster une Würstel, comme la nomment les autochtones avec leur inénarrable accent mâtiné de dialecte ! Aussi gâtée qu’une héritière des Habsbourg, j’eus encore une fois la joie d’être invitée dans ce véritable monument national qu’est la « friterie-saucisserie » Bitzinger, au Würstelstand sis juste devant le musée de l’Albertina, où, entre un solide montagnard en culotte de cuir traditionnelle, deux Japonaises et un cadre en costume cravate, je manquai défaillir de plaisir en croquant dans la plus divine « Knack », comme disent les jeunes, de toute mon existence, entourée par les adorables sourires des cuistots, Naim, Sam et Costa, aux origines variées mais à l’âme et au doigté indéniablement viennois pur jus ! Car comme à Berlin, qui revendique haut et fort la recette secrète de la sauce de la « Currywurst », c’est bien, à Vienne, autour des barquettes de saucisses que l’habitant, quand il n’est pas dans l’un des célèbres cafés dont je vous parlerai plus tard, partage, dans un joyeux brassage sociétal, ce plaisir simple et urbain.

Il faudrait enfin évoquer les saveurs exquises des créations du glacier Eis Greissler, découvertes encore une fois grâce à la générosité de mes bienfaiteurs. Et je terminerai ce premier opus mémoriel en remerciant très chaleureusement toute l’équipe de l’office du tourisme, et en particulier Madame Bettina Jamy-Sowasser et Monsieur Florian Wiesinger, qui ont si gracieusement facilité mon séjour dans la capitale austro-hongroise. Et bien entendu Nathalie, qui se reconnaîtra…

Une année presque a passé, à rêver à ce premier voyage et à imaginer le suivant, à retravailler les rencontres et les impressions, les images et les éblouissements de la découverte. Car aller à la rencontre de Vienne, pour une binationale franco-allemande, c’est aussi oser le dépaysement linguistique, historique, géographique. Puisque l’Autriche n’est pas tout à fait le même pays que l’Allemagne, mais pas tout à fait un autre non plus…

 

De Vienne les enfants sont l’art et la musique

La lumière laiteuse envahit la cité,

Des Atlantes alanguis, forces fantastiques…

Ors baroques, clameurs, opéras, menuets :

De Vienne les enfants sont l’art et la musique.

 

Cent Mozart nous accueillent, perruqués et poudrés,

Virevoltant joyeux d’une douce folie.

La légende des siècles, au quartier des musées,

Resplendit en ses toiles comme un ange sourit.

 

Un fiacre dodeline sur le haut des pavés:

Ici chaque touriste devient empereur !

L’Histoire aux tons immenses caracole en palais

 

Quand tant de valses folles y déclinent bonheur.

Les Schnitzel et les Würstel, aux parfums éternels,

Font réponse aux beaux-arts de leurs appâts charnels. 

PS :Je vais aussi, délibérément, éviter les sujets politiques durant ces petits instantanés de voyage… Oui, je le sais, la peste brune a de nouveau ravagé le pays, mais d’une part je ne souhaite pas ici relayer des éléments concernant les dernières élections mais au contraire prendre de la hauteur, et d’autre part je sais qu’à Vienne, justement, la population est encore éclairée et non hostile aux Migrants.

http://www.stadt-wien.at/wien/touristinfo.html

https://www.viennapass.fr/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mozartkugel

http://www.lugeck.com/

https://www.bitzinger-wien.at/

https://www.eis-greissler.at/unsere-laeden/innere-stadt/

NB: crédits  photos Sabine Aussenac et Sylvan Hecht.

 

 

 

 

 

Et puis 2018 deviendra  souvenir…#vœux #bonne année 2018!

Il y aura des senteurs et des fruits ribambelles, rouges fraises des bois au détour du sentier, ou simplement oranges de cent clous piquées.

Il y aura des douleurs, des tristesses et des deuils, quand s’en va dans la nuit un grand-père épuisé, quand famille en aciers sur l’autoroute explose.

Il y aura des combats, des regrets et des doutes. On se retournera, on quittera la joute, et puis on reviendra, rage au cœur, vers le ciel, pour tonner ou maudire, pour supplier parfois, parce que vaincre est humain et que l’on perd souvent.

Il y aura des sourires, des inconnus qui passent, des regards échangés comme braise au foyer, et puis des vins levés, des anneaux, des nuits pourpres, quand on peut rire encore des défauts des aimés.

Il y aura des oiseaux, des brindilles croisées, des cigognes envolées vers l’Afrique enchantée, des moineaux qui pépient, des pic-vert qui dérangent, des coucous querelleurs et des mésanges azur.

Il y aura le patron, qui bougonne et qui tonne, l’inspecteur qui fulmine, le banquier qui maugrée, les impôts qui menacent, les huissiers griffes au vent, et puis les contredanses et les agios grinçants.

Il y aura les frontières envahies de guenilles, les enfants égarés qui appellent « maman », les barbelés meurtris de tant de corps souffrants, les navires qui béent après tous les naufrages, quand les yeux grands ouverts fixent les océans.

Il y aura le repas pour les vieux qui grelottent, les maraudes en hiver, pour donner soupe et riz, il y aura les sourires quand le chien affamé lui aussi a un os, sous la tente gelée, il y aura les espoirs de recouvrer un toit, ou tout simplement la dignité d’être vu en humain.

Il y aura les week-end, cotonneux sous la couette, fleurant le chocolat et les croissants au lit, ces heures au goût de temps, ces lectures immenses quand le salon se fait réceptacle du monde, et tous ces bains moussants aux galets vanillés.

Il y aura les lundis, le métro aux scories, les puanteurs des villes qui nous crachent au visage, les visages éteints, les passants renfrognés, les voitures qui passent comme mille furies, et ces longues semaines aux senteurs d’agonie.

Il y aura les soirées toutes emplies de jonquilles, quand même la banlieue ressemble à du lilas, et les cent tourterelles qui roucoulent au printemps, quand les toits de Paris se font tapis volants.

Il y aura les enfants qui dévorent la vie, leurs joues roses appelant nos baisers à l’envie, quand ils courent dans sable tout brûlant de leurs joies, vers les vagues allégresse et l’horizon en feu.

Il y aura nos attentes quand ils auront grandi, nos nuits blanches apeurées, comme dans leurs enfances, cette fois la fièvre s’appellera « sorties », nous les saurons heureux mais toujours en danger, puisque vivre, c’est risquer, et leur tour est venu.

Il y aura les campagnes au bon goût d’autrefois, les haies bordant les champs, les chênaies et les sentes, mais aussi tant de villes aux rumeurs enivrantes, quand les arts se répondent aux quatre coins du monde.

Il y aura les manifs, les colères et les cris, nos mille banderoles arpentant les allées, car les Grands nous enfument, ils nous plument gaiement, se gavant de nos vies quand les nôtres se noient.

Il y aura les semailles, les moissons au blé blond, les raisins si juteux que le vin en poudroie, les cerises au jus noir qui nous fait bouche ardente, il y aura les poulardes rôties parmi les aulx, et même des boulghours pour transcender vegans.

Il y aura les ailleurs, les famines terribles, les enfants si bombés que leurs ventres en implosent, les mères décharnées aux seins vides et pendants, et tous ces hurlements des continents perdus.

Il y aura les barbus qui dégainent la haine devant les innocences, en faisant des charniers. Il y aura les terreurs, quand au soir parfumé on parsème des bombes au prétexte d’un dieu qui n’est qu’un prête-nom. Il y aura les courages des survivants debout, refusant les infâmes, qui nous diront très fort que l’amour est vainqueur.

Il y aura cet été aux foins doux qui picotent, les hirondelles en ronde au-dessus de Paris, la montagne envahie de criquets qui sautillent, le monoï aux peaux nues et le pastis toujours.

Il y aura des orages et nos robes mouillées, des aquilins chantants, des tempêtes en furie, cet Autan qui rend fol et les calmes d’après, quand les feuilles parsèment tant de parcs esseulés.

Il y aura des musées envahis de touristes, ce tableau de Vermeer et nos yeux embrumés, et puis cette chapelle dont les fresques passées font frissonner Marie, quand nous irons pensifs y déposer un cierge, pour nos fautes passées ou nos cent avenirs.

Et puis un bel automne, la rentrée en cartables, nos sourires en pensant aux encriers d’antan, internet qui s’affole, nos ados affalés, les vendanges odorantes, les valises à vider.

Il y aura le houx vert et le gui aux baisers, les guirlandes, les comptes qui se vident quand les enfants rêveront à l’impossible étoile, les tablées regorgeant de victuailles tendres, les aïeux qui rouspètent devant tant de gâchis, et puis le réveillon, les voitures brûlées, les douze coups de minuit comme espérances folles.

Il y aura eu la vie, la colère et la joie, les ressacs et les nuits, les couchants et les aubes, les horloges arrêtées, les avions qui s’écrasent et les bébés qui naissent, il y aura eu la mort et la guerre et la paix et les hommes si fous et les femmes si belles et les enfants qui jouent au milieu des gravats, il y aura eu des millions de premiers baisers si tendres, de l’Arctique qui fond à l’Australie qui brûle, les méridiens qui chantent que notre terre est ronde et que jamais il ne mourra :

L’Amour.

Et puis 2018 deviendra  souvenir.

Sabine Aussenac

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rappel:

mes vœux 2017:)

 

Je vous souhaite un torrent et des oiseaux sauvages

 

 

Je vous souhaite un torrent et des oiseaux sauvages, et ces grues qui s’envolent vers leurs pays lointains, et aussi des enfants aux yeux gourmands et sages, dévorant des bonbons comme au premier matin.

Je vous souhaite la joie, qui crépite et qui chante, surprenante parfois et allégresse enfin, la joie des collégiennes qui pouffent et qui pépient, oiselles folles dansant à l’orée de leurs vies.

Je vous souhaite du pain fleurant bon la campagne, le pain d’avant les villes, tout gonflé de levain, avec mies ondulantes, le pain aux belles tranches toutes ornées de saindoux.

Je vous souhaite du temps, celui qu’on apprivoise, le temps de ces horloges au balancier serein, le temps qui goutte à goutte nous ramène au silence, à tous ces autrefois qui nous voulaient du bien, le temps des diligences, des voyages en bateau, du transsibérien et des péniches lentes.

Je vous souhaite printemps débordant de jonquilles, avec des prés si verts qu’on en oublie la nuit, et puis mille clairières où palpite une biche, ses grands yeux vous offrant la confiance et la paix.

Je vous souhaite la mer, une plage au matin qui se donne au soleil, quand vaguelettes tendres sont caresses à nos âmes, et puis ce sable blanc, tout ourlé de destin.

Je vous souhaite des livres, des romans incroyables, et tant de nuits passées à en suivre la vie, et puis de vrais poètes, qui vous offrent en un mot l’univers paradis.

Je vous souhaite la foule qui ondule aux gradins, et puis les ballons ronds comme autant de sourires, mais aussi l’Ovalie, que chacun soit heureux.

Je vous souhaite ce ventre nubile et jaillissant qui soudain portera de doux rires à venir, et aussi les mains douces de cette aïeule folle, acceptons de l’aimer quand elle ne se sait plus.

Je vous souhaite l’été tout brûlant de cigales, le ressac qui murmure et les cheveux au vent, la montagne à gravir, le marché qui bourdonne, et mille mirabelles au panier rebondi.

Je vous souhaite la paix qui fait de nos déserts cette rose éclatante quand l’arme est déposée, la paix des lendemains, la paix dans les familles, la paix qui fraternise au Noël des tranchées.

Je vous souhaite un automne aux couleurs de vendanges, quand cette guêpe tangue d’avoir tant butiné, quand les grappes sont lourdes comme ventre de femme portant cette promesse comme on chante un secret.

Je vous souhaite l’amour, celui qui nous élève en calcinant joyeux tous nos doutes apaisés, celui des océans devenus des cours d’eau, quand le delta est source et la pluie fécondée, l’amour qui envahit, tourneboule et chavire, l’amour immaculé des amants de toujours.

Je vous souhaite des noces, des tablées de cousins, des épousailles folles, farandoles et festins, quand sous le grand tilleul on a dressé couverts, et que l’accordéon fait l’amour aux étoiles.

Je vous souhaite maisons aux draps de lin émus, surprenantes cuisines aux cuivres odorants, et des tapis moelleux qui rêvent d’Orient, quand un piano distrait rencontre un Darjeeling et que de la fenêtre on guette un beau retour.

Je vous souhaite un grand parc bondissant d’écureuils, des lilas audacieux, la chênaie toute fière, et cette roseraie qui ploie sous vermillons, la fontaine dressée vers ce patio dolent où comme en crinoline vous attendrez vos rêves.

Je vous souhaite un hiver tout ourlé de guirlandes, des cannelles enivrant le gingembre et le gui, des joues rosies d’enfants, un sapin odorant, et vos pas sur la neige qui crissent et qui s’enfoncent dans la ouate fragile de nos Noëls d’antan.

Je vous souhaite un travail, une tâche accomplie, ce qui relie les hommes et partage la terre, peut-être création, thaumaturge ou d’ilote, mais un travail surtout, pour demeurer debout.

Je vous souhaite courage si la nuit est partout, si un mal vous dévore, si la faim vous poursuit, si l’amour s’est enfui sous les traits d’une blonde, si on vous a trahi.

Je vous souhaite espérance des grands soirs aux drapeaux, quand on croyait en l’Homme en reniant les Dieux, car pour changer le monde il faut d’abord rêver.

Je vous souhaite des villes aux bruissements exquis, des klaxons en délire, des musées en folies, la culture partout, la musique hors les murs, le piano sur la place et les artistes en vol.

Je vous souhaite l’école en forêt buissonnière, l’instituteur qui rit et rassure et rayonne, les passions dévorantes pour l’atome ou le vers, l’école qui accompagne et le riche et le pauvre dans la fraternité.

Je vous souhaite des plages sous tous vos pavés, et l’imagination défiant les pouvoirs, des chars rouillant au loin, le lilas et les roses unis vers le destin.

Je vous souhaite mémoire de tant de vies des hommes, pour ne pas oublier les charniers et les camps, pour les enfants perdus à chérir dans les guerres, celles du temps présent, celles qu’on n’entend plus, celles qui surviendront malgré tous nos efforts.

Je vous souhaite la force, pour transcender l’horreur, les éclats des obus fracassant la Syrie, les migrants qui se noient dans cette mer atroce, les peurs du Bataclan et tous nos chers Charlie. Pour oublier Bruxelles et les cris des enfants, Nice vêtue de noir, Berlin ensanglantée et tous ces êtres éteints qui étaient de lumière, qui de notre planète ont fait un cimetière, pour oublier que l’Homme décapite et éventre, pour oublier les femmes qui partout sont souillées.

Pour oublier les maux, les souffrances et les nuits, ceux qui sont si malades, ceux qui errent sans vie dans nos villes sans cœur, pour oublier réel qui souvent n’est que fiel.

Je vous souhaite confiance en un monde nouveau, que l’Humain se relève, que tous les gens qui rêvent dessinent leurs destins, je vous souhaite de changer la vie, de transformer nos mondes, et que 2017 s’envole comme mille hirondelles vers un soleil nouveau.

L’escarpolette, ou un ailleurs de l’été…

L’escarpolette

 

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Quand existaient encore des jardins…

Il y avait cette rose chavirant dans le soir

Vaisseau pourpre et lumière pavillon des espoirs

Embaumant crépuscule et glissant veloutée

Barcarolle fragile en esquif des étés

 

Au creux des mille allées s’ébattaient des enfants

Landaus bleus et cerceaux comme en siècle d’antan

Au cristal de ces rires un guignol surgissait

La calèche promenait et les pleurs s’apaisaient

 

Et puis sous la cascade les amours enfantines

Tous ces cœurs enlacés et les bouches mutines

Chaloupant sous les buis frissonnants d’interdits

Et les mains caressant ces nouveaux paradis

 

Il y avait ce lilas implorant ma tristesse

Tant de beauté ne peut qu’attirer allégresse

Et mon âme hésitante qui respire la vie

Aux corolles bleutées tel un souffle épanoui

 

Je parcours ma mémoire comme un jardin secret

Le soir tombe acéré sur ma vie couperet

Mes jardins en poèmes d’Anna de Noailles

Tous mes parcs ces moissons après mille semailles

 

Me transportent vestale en pays crinoline

Lorsque nous étions toutes des Léopoldine

Oh que vienne à nouveau cette grande espérance

Quand je rêvais d’amour en ces arborescences

 

Il y aura cette rose chavirant au grand soir

Et puis tes mains velours et tes yeux mon miroir

Nous irons comme on rêve sous de grands marronniers

Et ma bouche en tes lèvres deviendra un brasier.

 

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Les jardins. L’été, je vais dans les jardins. Je préfère les nommer ainsi plutôt que « parcs », en souvenir de ma mamie, qui m’emmenait « au jardin », même si elle en possédait un elle-même.

J’ai toujours aimé les jardins publics, ils font réellement partie de mon intime. Le premier dont je me souvienne avec précision est le parc Rochegude d’Albi. Sa cascade aux merveilles, lovée dans la roche, ses grandes allées rectilignes, cette statue de deux amoureux enlacés…Maman y promenait ses quatre enfants tout au long de l’année, et je nous revois gambader autour du landau de mes petits frères, ravis par les jets d’eau et par cette végétation assagie qui contrastait tellement avec la luxuriance entourant les murs de pierre de notre maison de famille, nichée dans une contrée sauvage du Sidobre…Chaque été, je reviens à Albi, guidant des amis étrangers au fil de cette brique rose qui m’est berceau de mémoire, écoutant les notes nocturnes du festival « Pause Guitare », et, surtout, plongeant dans les méandres tendres du parc assoupi sous la chaleur estivale. Peu me chaut un ailleurs maritime ou alpin : la douce proximité de ce paysage mi campagnard, mi citadin, me comble.

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Car un parc, c’est un peu un métissage. C’est cette « ville à la campagne » chère à Allais, paradoxale et immuable, quand de grands arbres venus tout droit de l’éternité des siècles font ombrage à de superbes parterres bigarrés, offrant au citadin émerveillé la proximité chlorophyllienne d’une nature à la fois bienveillante et pont vers les ailleurs, quand le marcheur rompt avec le fil des pierres, de l’asphalte et du vacarme pour faire silence, le temps d’une pause méridienne ou d’un après-midi de lecture.

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Mes enfants aussi ont grandi dans ces espaces paysagers, que d’aucuns nomment leurre, mais qui leur ont offert ces évasions qu’une maman solo sans permis de conduire ne pouvait leur donner…Que de souvenirs liés au Jardin Lecoq, où mes princesses passaient de longues heures d’allégresse, entre le lac, dont nous faisions le tour avec les tricycles avant de déguster une glace dans la véranda du café, et le square, dans le sable duquel se bousculaient toboggans et tourniquets…Les dimanches, nous partions en train à Vichy, et la ville d’eau nous enchantait par ses blancheurs et les allées majestueuses du Parc Napoléon, j’y rêvais crinolines et cerceaux d’antan, tout comme au Parc thermal de Luchon, la « Reine des Pyrénées », que nous arpentions chaque été entre cure et promenades…

En effet, les parcs me semblent autant de mémoires séculaires, de parchemins arborés, de strates florales aussi fascinantes que les cercles fabuleux des séquoias de Luchon, puisqu’on y devine tant de vies d’antan, tant de secrets passés…Lorsque je déambule dans les allées de « mon » Jardin des Plantes, dans la ville rose, rêvant sous les hampes fleuries de ces grands marronniers, m’abreuvant de splendeur dans la roseraie, m’éclaboussant des couleurs de l’arc-en-ciel de la fontaine, je revois tous ces enfants des siècles d’autrefois, poussant leurs jouets de bois, venant nourrir ces grands cygnes blancs sans savoir qu’un jour ils tomberaient à Verdun ou seraient gazés à Auschwitz…

En chaque arborescence, je lis la grandeur et la fugacité humaine, en chaque massif multicolore la fragilité et la force de nos destins passés et à venir. Et cette entité pérenne et multiple me renvoie aussi aux méandres de ma propre existence, comme si les noms exotiques de tous ces arbres m’étaient ancrage et envol ; le tulipier de Virginie me parle de cette Louisiane tant espérée et de Scarlett, mon héroïne préférée, dont j’ai donné le prénom à ma fille cadette…Le cèdre du Liban me rappelle mes amis poètes vivant de l’autre côté de Mare nostrum…Le magnolia ressemble à celui du jardin du Mail, à Castres, que j’arpentais avec ma grand-mère paternelle…

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Et que dire des statues, de toutes ces statues qui respirent l’éternité ? Les femmes au paon, les déesses, les gisants, tous ces esquifs de pierre, balisant nos promenades, veillant sur les vivants comme autant de gardiens emmurés dans ces parcs aux murmures…Les amants enlacés du parc thermal de Luchon rappellent étrangement les amoureux de Montauban ou d’Albi, comme si chaque jardin offrait un refuge à toutes les amours du monde…Car voilà bien une autre image pérenne que ces amoureux « qui se bécotent sur les bancs publics », gravant leurs prénoms sur le bois usé des charmilles et se tenant par la main ; antichambre des familles qu’ils constitueront un jour, le parc est comme une aube, lumineuse et forte.

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Parfois aussi résonne de la musique : fanfare estivale, accords de tango, quelques notes de jazz, elle s’échappe du kiosque en papillonnant vers les badauds, ritournelle estivale rassurante et légère. Chaque kiosque est unique, malgré sa rondeur immuable, parfois aérien et précieux comme à Mazamet la parpaillote, contrastant avec la lauze triste de la ville embourgeoisée, voire même de béton, comme l’extraordinaire kiosque de la Place Pinel, à Toulouse, qui garde jalousement le son entre ses piliers aux mosaïques bleutés…

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Mes étés se passent ainsi, entre moiteurs et habitudes, bercés par cet ailleurs si proche de mes jardins en villes. Je sais les lianes des forêts lointaines et les vagues turquoise des au-delà insulaires, je sais les maquis et les genêts, les fleuves et les bateaux, les capitales et les cathédrales, les frontières à passer et les passeports à montrer, mais ils ne me manquent plus. Je suis la promeneuse, je suis la nonchalante, capitaine d’un vaisseau immobile et moussaillonne des mémoires, je parcours les eaux fortes de ces végétations soignées comme une Alexandra David-Neel du pauvre, et chaque allée m’est grande découverte, chaque plante mille fois répertoriée me comble et me séduit.

Un jour, peut-être, je partirai. Mais je me doute déjà que c’est dans les jardins immenses que j’aimerai le plus Berlin, que les parcs Viennois me seront une allégresse, que je demeurerai des journées entières à Central Parc, aucun gratte-ciel n’étanchant plus mon émerveillement que les écureuils qui s’élanceront d’arbre en arbre devant les joggeurs new yorkais…

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Dans le kiosque à musique écrit Louisa Paulin…

 

 Entourée de vallons, de torrents et de rêves,

Je parcours la montagne en recherche de vents.

Parfois biche éperdue, mes amours toujours brèves,

Je ressemble à l’aiglonne, chevauchant mille temps.

 

Les sentiers aux sapins me murmurent des cris ;

Tout là-haut dans l’alpage, le silence sourit.

Un nuage frissonne, et au loin un orage

Parcourt sans m’effrayer mes romans aux cent pages.

 

Les eaux vives des thermes, telles fées bienfaisantes,

Sont la source apaisante de l’histoire sans tain :

Crinolines et cerceaux, dames blanches et passantes,

 

Parc thermal où curistes, depuis hier à demain,

Se promènent élégants, en allées chuchotantes.

Dans le kiosque à musique écrit Louisa Paulin…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin_des_plantes_de_Toulouse