Une rencontre entre autrices d’#Occitanie #8mars #Toulouse

Quelle belle idée que de réunir des autrices autour de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et de la culture occitane! Pas peu fière d’y avoir été conviée! L’événement, organisé à l’initiative de la dynamique Martine Boudet, de Convergéncia Occitana et de La Tuta d’Òc, sera riche en émotions.

Nous nous rencontrerons dans l’enceinte du magnifique Ostal d’Occitanie, le 8 mars, de 16 à 19 heures, pour échanger au gré de lectures et d’interventions. Il y aura la possibilité d’acheter nos ouvrages, et je me ferai une joie de dédicacer mes Mémoires d’Autan et mon essai sur Rose Ausländer.

Quelle joie que d’être associée à ces sœurs en écriture… Notre région foisonne de talentueuses plumes féminines qui, au gré des siècles, ont laissé leurs empreintes au gré de leurs engagements littéraires! Des Trobairitz et de Clémence Isaure à nos jours, en passant par Eugénie de Guerin, Sabine Sicaud ou Louisa Paulin, la poésie féminine a toujours résonné en nos belles contrées méridionales. Et les romancières, essayistes, dramaturges et chercheuses ne sont pas en reste, comme la rencontre de samedi nous le prouvera.

Il est si important de continuer à nous mobiliser, femmes et hommes de bonne volonté, ENSEMBLE, pour les droits des femmes et contre les inégalités de genre! Dans tous les pays du monde, ces droits, quand ils ne sont pas carrément foulés aux pieds, demeurent fragiles et à reconquérir chaque jour… Nous, autrices d’Occitanie, souhaitons porter haut et fort nos voix plurielles pour que dans les domaines de la littérature, de l’édition, de la recherche, nous puissions les faire entendre.

Que de combats à mener, entre les violences faites aux femmes qui ne diminuent pas, loin de là, les féminicides, le plafond de verre, la charge mentale, les inégalités salariales, les inégalités face à la prise en charge de notre santé, le droit des femmes à disposer de leur corps… Et je pense aussi très fort aux femmes iraniennes vilipendées et assassinées pour le non port du voile, aux femmes afghanes qui ne disposent même plus du droit à la lumière puisque le gouvernement a décidé de murer leurs maisons, aux femmes ukrainiennes en proie à la guerre, aux femmes palestiniennes qui ont tant souffert des bombardements et aux femmes juives assassinées ou prises en otages le 7 octobre…

Le chemin sera long, il est urgent de l’emprunter pour faire bouger les lignes!

Venez en nombre! Ce sera un beau moment non seulement entre autrices d’Occitanie, mais entre gens de cœur, et on y parlera de condition féminine, d’égalité et de vie culturelle et sociale occitane! Chantal ARMAGNAC, Martine BOUDET, Cecila CHAPDUELH, Anne-Pierre DARRÉES, Béatrice DILLIES, Élodie LOUSTAU et Fabienne VAYRETTE vous attendent!

Voici les informations autour de l’événement.

Je vous incite à parcourir l’annonce de la rencontre en cliquant ci dessous sur le lien – si vous le consultez depuis un ordinateur il y a une jolie animation dynamique, et depuis le smartphone il faut descendre après l’annonce bilingue pour trouver les autrices) en suivant le lien ci-dessous et à découvrir les liens des différentes autrices. Le second lien vous dirigera aussi sur l’Ostal.

  • 08/03
  • 16h
  • Ostal d’Occitania
  • 11 rue Malcousinat (Tolosa)
  • Gratuit
  • Organizacion : Convergéncia Occitana, Martine Boudet, La Tuta d’Òc

Pastorada del cèl

La poësia
es lutz e dança,
palomba dins la nuèit,
revolum del cant de las fuehlas,
terra nòstra e vin d’alegrança,
sosc inatengible dins la votz d’amor.

La poësia
es crit de revòlta que canta
come los ausels,
ama de fuòc sacrat,
breçairòlas del lop e croisada de la colomba,
raives de las montanhetas,
luna e esteletas : pastorada del cèl.

La poësia
es lo silenci de fum,
la Menina e l’ostal, sorga e fòrça,
alas blancas, e aigueta que camina sus
mon còr.
***

La pastorale du ciel

La poésie
c’est la lumière et la danse,
palombe dans la nuit,
tourbillon du chant des feuilles,
notre terre et vin d’allégresse,
songe inaccessible dans la voix d’amour.

La poésie
c’est un cri de révolte qui chante
comme les oiseaux,
âme du feu sacré,
berceuses du loup et croisade de la colombe,
rêves de petites montagnes,
lune et étoiles: la pastorale du ciel.

La poésie
c’est le silence de la brume,
la grand-mère et la maison, source et force,
ailes blanches, et eau vive qui chemine sur
mon cœur.

Je reproduis directement le texte bilingue ici:

 » Convergéncia Occitana & La Tuta d’Òc vous invitent à une rencontre culturelle et littéraire pour la promotion des femmes d’Occitanie, à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes le 8 mars 2025.
Huit autrices (Chantal Armagnac, Sabine Aussenat, Martine Boudet, Cecila Chapduelh, Anne-Pierre Darrées, Béatrice Dilliès, Élodie Lousteau, Fabienne Vayrette) seront présentes pour vous présenter leurs ouvrages, lire des poèmes et des extraits d’œuvres, interpréter des chants, … Les échanges continueront avec un débat sue l’histoire et l’actualité de la condition féminine en Occitanie et une séance de dédicaces et d’entretien radiophoniques, le tout avec l’animation de Florence Ginisty, membre de Convergéncia Occitana.

Évènement porté par Martine Boudet, avec l’aide des associations Convergéncia Occitana & IEO 31 / La Tuta d’Òc

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Convergéncia Occitana & La Tuta d’Òc vos convidan a un rencontre cultural e literari per la promocion de las femnas d’Occitania, a l’escasença de la jornada internacionala de lucha pels drechs de las femnas lo 8 de març de 2025.
8 autoras (Chantal Armagnac, Sabine Aussenat, Martine Boudet, Cecila Chapduelh, Anne-Pierre Darrées, Béatrice Dilliès, Élodie Lousteau, Fabienne Vayrette) seràn presentas per vos presentar lors obratges, legir de poèmas e d’extraches de libres, interpretar de cants, … Los escambis contunharàn amb un debat sus l’istòria e l’actualitat de la condicion femenina en Occitania e una sesilha de dedicaças e d’entretens radiofonics, lo tot amb l’animacion de Florence Ginisty, sòcia de Convergéncia Occitana.

Eveniment portat per Martina Boudet, amb l’ajuda de las associacions Convergéncia Occitana & IEO 31 / La Tuta d’Òc

Informacions practicas :
Aperitiu dinatòri pagant sus plaça (sus reservacion, restaurant A Taula) »

Prix coup de cœur #concoursdenouvelle du #CROUS #Occitanie

Quelle jolie surprise en fin de semaine dernière! L’une de mes nouvelles a remporté le prix Coup de cœur du Concours de création littéraire du CROUS Occitanie! Elle sera à lire prochainement sur le site du CROUS…

https://www.crous-toulouse.fr/sortir-bouger-creer/
J’ai été d’autant plus touchée que j’avais remporté le premier prix de ce concours en 2018 avec ma nouvelle « Comme autant d’arcs-en-ciel »…

Merci aux CROUS de France de permettre l’envol de talents artistiques! Nous avons eu la joie de partager les remises des prix aux lauréates et aux lauréats dans la grande salle de l’Université du Temps Libre située dans la belle arrière-cour, non loin du magnifique marronnier qui veillait déjà sur mes années d’étudiante…

Bravo à toutes et tous, et merci pour la très belle lecture qui a été faite de la nouvelle lauréate, et pour la superbe soirée festive et colorée qui a suivi ces partages!

https://www.facebook.com/1138188420/videos/pcb.10225068375113376/496329872750513

J’aime infiniment ce lieu, qui abrite donc le CROUS, mais aussi l’ENSAV et tous ses talents audio-visuels… La cinémathèque et la Cave Po’ ne sont pas loin, ainsi que notre Sherpa, vénérable institution toulousaine qui met la Bretagne à nos portes…

https://www.facebook.com/profile.php?id=100054454901463

Autrefois, en mes jeunes années d’hypokhâgneuse, la bibliothèque américaine se nichait aussi à cette adresse, au premier étage, derrière les immenses murs de brique. C’est là que je venais faire mon marché amoureux, abordant innocemment de beaux étudiants en leur lançant avec mon accent tarnais: Hi, are you american?

Cette jeune fille n’existe plus que dans des souvenirs sépia qui se mirent parfois au gré des eaux mêlées de ciel…

Sabine Aussenac

photo de 2018, prise le jour de la remise des prix, sous le marronnier…

Comme par un orage de coquelicots #commémoration #14/18

Comme par un orage de coquelicots

Arthur Bourgail, tu es mort le 5 novembre 1918. Je vois ton nom au passage,  chaque fois que je descends du bus, au coin de ma rue.

Cent ans, cent ans déjà, aujourd’hui, que ton beau sourire s’est effacé au détour d’un obus ou d’une embuscade, et que tu es tombé, comme ils disent, « au champ d’honneur », ta capeline bleu horizon rougie comme par un orage de coquelicots.

Je t’imagine petit garçon, grandissant non loin de notre place Pinel, qui ne s’appelait d’ailleurs pas encore ainsi, puisqu’elle n’a été baptisée du nom de ce syndicaliste qu’en 1929… Ton père prenait sans doute le tramway pour revenir de son travail au centre-ville, puisque depuis le 12 avril 1910, le tramway hippomobile était devenu électrique, et que le conducteur annonçait « Tïn, tïn, Còsta Pavada » en arrivant non loin des belles toulousaines de notre Côte Pavée…

Arthur, petit Arthur, je gage que tu as fréquenté, bel enfant brun aux yeux de braise, le collège du Caousou, puisque ce dernier, malgré les lois du « petit père Combes », ouvrait encore ses portes à l’aube du vingtième siècle, avant de fermer, le 23 décembre 1912, et de devenir un hôpital durant la der des der… Tu jouais au cerceau, aux quilles, et tu apprenais les poésies de Victor Hugo avant de rentrer goûter dans ton jardin, dont les lilas embaumaient à chaque printemps, dans quelque ruelle ensoleillée croisant l’avenue de Castres…

J’espère, cher Arthur Bourgail, que tu as eu le temps d’être heureux. Que tu as aimé apprendre, que tes professeurs ont loué ton intelligence, que tes études, peut-être à Paris, si tu as eu le temps d’y « monter », ou tout simplement dans quelque faculté toulousaine, ont fait de toi un jeune homme curieux et passionné. Je te rêve, dans ton costume élégant, arpentant fièrement les allées du Jardin Royal au bras d’une délicieuse jeune femme pétillante et amoureuse, que tu courtiseras ardemment juste avant de partir au Front… Je vous souhaite des baisers fougueux et des étreintes douces, et de longues lettres aux pleins et aux déliés violets parfumés de pétales de roses, que tu serreras contre ton cœur, la nuit, pour oublier la pluie de feu de fer de sang.

Je pense à ta fiancée, Arthur, à ces torrents de larmes versées, à sa vie blessée, amputée de l’espérance, brisée, tout comme la tienne, par la folie des hommes… Je pense à ta mère, Arthur, qui se vêtira de noir le restant de sa vie, comme tant de voisines, devant lesquelles on s’inclinait en silence, sans oser évoquer le nom des fils disparus. Je pense à ton père qui fièrement te laissa partir défendre une patrie qui lui vola son âme.

Et, surtout, je pense à toi, plongé, à peine sorti de l’adolescence, dans l’enfer des tranchées, si loin de ta ville rose et de l’eau verte du Canal, embourbé dans la nuit indicible des combats, volé à la vie par la barbarie des gouvernants impavides, victime innocente et oubliée d’une guerre inutile, comme toutes les guerres… Je pense à tout ce que tu n’auras pas fait, pas vu, pas vécu, à ta ville qui va grandir sans toi, à cette femme qui portera d’autres enfants que les tiens, à ton nom qui n’existe aujourd’hui que sur ce monument adossé à une école mais que les enfants, plongés dans les écrans des portables, n’ont sans doute jamais lu…

Je ne t’oublie pas, Arthur Bourgail. Tu n’as pas eu de rue de Toulouse à ton nom, google ne te connait pas, ton nom d’ailleurs n’existe pas sur les moteurs de recherche, il manque le « h » qui orne les « Bourgailh », eux, beaucoup plus présents… Mais je ne veux pas t’oublier. Tu es parti six jours, six jours seulement avant la signature de l’Armistice, six petites journées de novembre qui ont séparé ta mort de la fin de cet interminable conflit. Il s’en est fallu de si peu pour que tu rentres à Toulouse, comme tes camarades épargnés, non pas la fleur au fusil mais la rage et la peur au ventre, mais, au moins, en vie… Tu aurais sans doute gardé pour toi la bouillie innommable des Tranchées, préférant épargner tes parents et ta Douce, et puis tu aurais repris le cours de ta vie, même si tu étais revenu unijambiste ou borgne…

Mais non : le destin, ce farceur de destin, en a décidé autrement, et, en ce 5 novembre 1918, a fauché ta jeune vie de Poilu.

Arthur Bourgail, aujourd’hui tu reviens à la vie, à quelques jours des commémorations de la fin de la Grande Guerre ; je te rends, le temps d’une lecture, toutes les briques de notre ville rose, le clocher carillonnant de la basilique Saint-Sernin, les courbes de Garonne et les senteurs pastelières de Toulouse…

Tiens, prends ma main, je montre ta ville qui a un peu changé, regarde, le lycée du Caousou est toujours là, avec son magnifique parc boisé, et puis notre avenue qui dégringole vers le Canal, sans tramway, mais avec la ligne L1, et sur la place qui se nomme aujourd’hui Pinel il y a un magnifique kiosque aux poteaux murmurants… Regarde, la Place du Capitole est de plus en plus belle, et les grands marronniers du Jardin des Plantes abritent toujours des baisers au printemps…

Arthur Bourgail, aujourd’hui je t’adoube immortel.

« C’est bien plus difficile d’honorer la mémoire des anonymes que celle des personnes célèbres. La construction historique est consacrée à la mémoire de ceux qui n’ont pas de nom. » Walter Benjamin

Sabine Aussenac.

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Je t’interdis d’aller faire la guerre…Hommage aux Poilus…