
En hommage à la famille Bibas, symbole des massacres du 7 octobre 2023, nous organisons une « ronde poétique » en proposant une traduction d’un haïku dans le plus de langues possibles. Le texte initial (de Sabine Aussenac) et les premières traductions dans diverses langues sont d’ores et déjà à retrouver ici.
Nous invitions les poétesses et poètes du monde entier à nous écrire pour nous proposer leurs traductions du haïku, en donnant leur nom et leur lieu de résidence. Les textes seront rajoutés au fil de leurs réceptions.
Lorsque nous aurons réuni suffisamment de traductions, nous ferons aussi une création digitale audiovisuelle et organiserons un relai sous la forme d’une ou plusieurs émissions de radio.
Cette démarche s’inscrit dans un Devoir de Mémoire et se veut aussi appel à la PAIX; nous pensons à tous les enfants juifs morts dans le massacre, mais aussi à tous les enfants palestiniens disparus.
Cet événement est répertorié sur le site du « Printemps des Poètes ».
( permalien à retrouver prochainement)
Notre souhait est de faire voler le souvenir de la famille Bibas tout autour du monde, en envol de partages, afin de transcender les haines…

Le haïku:
Terreur absolue
leurs rousseurs nos espérances
tous les trois sont morts
En anglais, traduction par moi-même:
Absolutely scared
their red flammes image of hope
and now they are dead
En allemand, traduction par moi-même:
Die schreckliche Angst
rote Haare der Hoffnung
und nun sind sie tot
En russe, par Evelyne Amoursky, grande traductrice de nombreux auteurs russes, et mon amie grâce à un beau réseau social:
Беспредельный ужас
их рыжесть — наша надежда
мертвы все трое
Parce que nos sensibilités sont multiples, voici une autre version du haïku, traduit en russe toujours par mon cher ami Pierre Lochak, mathématicien et philosophe:
Абсолютный ужас
их рыжеволосость — надежды наши
все трое умерли
Et en hébreu, aussi traduit par Pierre Lochak:
אימה מוחלטת
הג’ינג’יות שלהם תקוותינו
שלושתם מתים
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Lochak
En malgache, traduit par ma chère amie Angéline Ranaivoarinosy:
‘Ndrisy fa maty
Tandra fanantenana
nihorohoro
https://www.instagram.com/ranaivoarinosy/
En tamazight et en arabe, traduit par le merveilleux poète Mohamed Farid Zalhoud, rencontré en 2008 sur le forum Oasisdesartistes, grâce auquel j’ai retrouvé la poésie:
ⵜⴰⵡⴷⴰ ⵜⴰⵎⴳⴷⵓⵍⵜ
ⵜⴰⵣⵓⵖⵉ ⵏⵙⵏ ⴰⵏⴰⵔⵓⵣ ⵏⵖ
ⴰⴼⵓⴹⵏ ⴰⴽⴽⵯ ⵙ ⴽⵕⴰⴹ
رعب مطلق
نمشهم رجاؤنا
كلهم الثلاثة ماتوا
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohamed_Farid_Zalhoud
En chinois, par la talentueuse doctorante en histoire et créatrice digitale Wanling Xu:
极度的恐惧
他们火焰般的头发,是我们的希望
如今三人皆陨落
En danois, traduit par le magnifique compositeur Anders Nordentoft, qui a aussi consacré une de ses œuvres à Rose Ausländer et que j’ai le bonheur de connaître grâce à Facebook:
Fuldstændig angst
deres røde flamme var et billede på håb
og nu er de døde
https://www.wisemusicclassical.com/composer/1138/Anders-Nordentoft/
En occitan, traduit par mon ami Bernard Vernières, docteur ès lettres et professeur de lettres et d’occitan:
Terror absoluda
lors rojors esperança nòstra
totes tres son mòrts…
En yoruba, l’une des langues les plus parlées en Afrique puisqu’elle est parlée au Bénin, le pays du traducteur, mon ami le grand poète Victor Hountondji, mais aussi au Nigéria:
Ìbẹ̀rù pátápátá
Irun pupa wọn, ìrètí wa,
Gbogbo àwọn mẹ́tẹ̀ẹ̀ta ti kú
En pular (peul), traduit par Ousmane Mballo, brillant doctorant en philosophie:
Bone
Boɗowol maɓɓe woni ɗaminare men
Kamɓe tato fof ɓe maayi
En vietnamien, traduit par ma chère amie FB ThuNguyen Ton Nu:
Quá sợ hãi ngọn lửa đỏ của họ
hình ảnh của hy vọng và bây giờ
chúng đã chết
En italien, traduit par Enzo Santese, écrivain, poète et critique d’art, rencontré aussi via FB:
Orrore vero
nei loro tratti sogni
tutti tre morti
En italien toujours, traduit par l’une de mes plus chères amies « virtuelles », mais pas que, celle que je nomme ma « fée », O.D.F:
Pure terrore
La loro lentiggine, la nostra speranza
Tutti tre sono morti
En mooré, la langue principale du Burkina Faso, traduit par mon cher ami Jean-Paul Wendpuiiré Kedrebeogo, enseignant et chercheur en philosophie:
Rabeem kãsenga
B zoobdã ra yãagda ne tõnd tẽebo
La b tãabã maana kaalem
En alsacien, traduit par un philosophe, traducteur et écrivain de talent, mon ami Marc Chaudeur:
Schrecklichi Angst
Rote Hoor vun d’r Hoffnung
un jetzt sin se tot
Marc Chaudeur nous propose aussi une traduction en danois:
Skrækkelig raedsel
Håbets rød har
og nu er de døde




