Avec un peu de retard à la suite de soucis de santé, recevez tous mes vœux pour cet an neuf: qu’il vous soit, ainsi qu’à vos aimés, joie, lumière et douceur.
Trois anciens poèmes pour nous souvenir des voyages qui nous semblent si lointains et inaccessibles, des campagnes qui nous manquèrent tant durant les confinements, et un dernier poème presque prémonitoire:)
Une pensée particulière à toutes celles et ceux qui ont été malades et/ou qui ont perdu un proche.
Prenez soin de vous! Aimez-vous! Que les cœurs soient unis et qu’ensemble nous résistions au virus et au découragement!
PS: n’ayez pas peur du vaccin…
Auch…, un premier janvier…
Un jour nous irons vers les Nords
Un jour nous irons vers les Nords Nos paysages seront blancs d’or Reine des Neiges tu m’aimeras Cristal de l’œil repartira
Je serai Gerda ou bien la Reine Palais de Glace fondra sans peine En fjords folies fendrons nos rêves Vie boréale passion sans trêve
Un jour nous irons vers les Ests Vers des toundras inaccessibles En yourtes libres lâchant du lest Humant ces bises inaudibles
Nous grimperons Himalayas Amour sherpa de nos tendresses Toujours je serai ta Geisha Sous cerisiers tu me caresses
Un jour nous irons vers les Suds Oubliant froidures trop prudes Palmiers de feu air indigo Terres sauvages douceurs des eaux
Quatre éléments un seul amour Tous nos lointains disent « toujours » Abyssinie parée de sienne Îles Marquises céruléennes
Un jour nous irons vers les Ouests Vers une Irlande aux embruns vifs Rousseurs rochers l’amour nous reste Voilier ancré en château d’If
Une certitude et un voyage Comme un élan d’envols immenses Comme l’arc-en-ciel en paysage Points cardinaux des mille transes.
Vienne…
Se souvenir des belles choses
Se souvenir des belles choses Du vent qui siffle sur les lauzes De ces châtaignes en bogue douces Et des clairières gorgées de mousses Savoir encore le goût des mûres Qui éclatent à nos palais d’été Et de ces rires en cousinades Sous les glacis de la cascade Lorsqu’en retrait du monde adulte Nous échangions premiers baisers Se souvenir de l’aigle noble Et de la buse en la vallée Ils hurlent majesté aèdes D’un temps où seule comptait La vérité Se souvenir de mots si simples Margelle bougie édredon La vie n’était que plume d’ambre Et la lumière vacillait L’eau gouttait en ribambelle Elle coulait de source vive Se faisait truite en ru d’été Se faisait lac en vraie montagne Et mer là bas côté garrigues Notre eau puisait en monde propre Et nous savions le poids des beaux Se souvenir des odeurs sombres Fermer les yeux sur nos antans Voilà la cave aux vins poussière Et les pommes suries embaumant Montons échelle vers poutrelles Foin et graines aux blonds décors Et la malle aux mille dentelles Maie de la bru bonnet jeté Oh vous moulins tournez encore Se souvenir des pas sur neige rêche Blottis glacés on rêve au feu Minuits chrétiens la cloche sonne Nos noëls ressemblaient à un « Martine » Et Sébastien parmi les hommes Nous fredonnait ses brumes claires Se souvenir des jours d’école Des encriers violets tachés Nous étions tous des Petit Chose Meaulnes m’aurait bien épousée La Seine prend sa source Et ma vie me détrousse Peu à peu je me noie en bien tristes horizons Rendez-moi Saint-Louis sous le chêne Et l’autre dit le Hutin M’entendez-vous vieille Pucelle Qui guérira mes écrouelles La vie se fait tendre buvard Se souvenir de nos enfances Nous redresser toucher du bois La vie était une évidence Peut-être n’est-il pas encore trop tard…
Quelque part dans le Tarn…
Bas les masques !
Bas les masques ! Il ne suffit plus de désirer les frasques Ou de maudire en sang les impossibles humeurs… Toi et moi nous serons de plus en plus fantasques Et un jour nous saurons déguster nos bonheurs.
Hauts les cœurs ! Désormais au grand jour je vivrai mes rondeurs; Nul n’aura la main mise sur mes appétits d’ogre Vins et miels me seront comme un appât frondeur Si tu m’aimes à mon corps ne jetteras l’opprobre.
Liberté ! Si le ciel m’appartient, la terre m’est contée: J’en serai citoyenne jusqu’aux confins des jours! Voir Venise et mourir mais plutôt y rester; Nos voyages auront la couleur des amours…
Garonne, en voyage immobile…
Et puis, pour rire un peu, en souvenir, mes « mauvaises résolutions » du premier janvier …2009!! Comme elles semblent lointaines, et pourtant si proches:)
Mes mauvaises résolutions….:::)))
Mieux trier mes ordures. Vraiment. Pas seulement de temps à autre, en visant la bonne poubelle. Ne pas mentir à mon fils en lui disant que j’ai rapporté les piles… Ne plus utiliser 10 mugs dans la même journée pour mes thés et tisanes. Ne pas shooter dans le chat, même très légèrement, quand il miaule plus d’une demi heure après avoir déjà eu sa ration de croquettes bio. Résister à la tentation de regarder les mails toutes les 5 minutes Disons, m’accorder plutôt 10 minutes. Ne pas boire plus de 25 tasses de café par jour. Arrêter de me dire malade pour le plaisir de voir mon doc chinois. Ne plus mettre les Gipsy King à fond; il n’est pas certain que mes voisins les aiment et ils ne savent pas forcément que cela m’aide à me concentrer lorsque je vide le bac du chat. Arrêter d’avoir tout le temps des pensées moqueuses et/ou médisantes: exemple: Au tribunal, alors que j’y suis pour un ÉNORME souci: « Tiens, je n’avais pas remarqué que dans ma petite ville même les avocates ne se maquillaient pas! » Ne plus écouter France Info plus de 15 minutes, voire plus, jusqu’à être capable de réciter les flashs aussi bien qu’une poésie de Maurice Carême. Basculer plutôt sur « Lahaie, l’amour, la vie » en faisant la vaisselle du midi, ça m’évitera de mourir coincée et me permettra de briller dans les soirées en donnant des adresses coquines du fin fond de ma campagne. Travailler cette idée du lancement d’un MAXI SEXY CENTER dans mon département. Car le foie gras, c’est has been, non? Arrêter de ne PAS m’épiler les jambes sous prétexte que je suis « hors ligne ». Oui, on ne sait jamais. Toujours être habillée comme si Karl Lagerfeld himself venait souper. « La STYLE », ou rien. Lire le Monde. Non, je n’ai pas dit « acheter », ça, ça m’arrive. J’ai bien écrit « Lire ». Aller à Paris. Le dire, le faire, et recommencer. Parce que la vie, la vraie, se passe statistiquement aux endroits peuplés, nantis de théâtres, de librairies, de quartiers, de rencontres. Aller à la mer. Sans rien. Aller à la plage en maillots et en tongues, même sans serviette, et si possible sans enfants, panier, goûter, crème solaire, ballon, livre, portable, monnaie pour les beignets, maillot de rechange, parasol, couche de rechange-bon, ok, je n’ai plus de nourrisson, c’est dans l’absolu-, bouteille d’eau, petits jus. Juste aller à la plage, regarder, nager, se coucher à même le sable, sentir. Aller à la montagne. Sans rien. Aller à la montagne avec une bonne paire de chaussures, une carte et un chapeau-un bonnet selon la saison. Et surtout sans enfants, sacs, deux mille barres de survie, batons que je porte, guide des GR, pique nique débordant… Faire faire des cartes de visites ciblées, les garder dans des petites pochettes et les distribuer. Sur la carte pro, bien mettre un titre ronflant et une super photo, et la donner le plus souvent possible, ne pas oublier les liens internet, et ne pas hésiter à aller au devant des possibles. Bien sûr que ça existe, des profs qui quittent l’Education Nationale… L’autre carte, celle où il est écrit « I’m free, what else? », je la donne comme ça, au feeling, je la tends à cet inconnu croisé au parc et qui a un si beau regard, je la dépose sur le siège de mon voisin de train qui est plongé dans la lecture de Baudelaire-si si, ça existe, aussi!!!-, et je m’épargne ainsi les 39,90 euros de l’abonnement Meetic. Tiens, à propos Meetic, je blackliste illico toute personne faisant plus de 5 fautes d’orthographe par ligne et je me mets à faire des recherches par mots-clefs. La quête de l’Homme doit se pratiquer avec la rigueur d’une recherche universitaire. Je regarde les émissions intelligentes. Je ne zappe pas quand je vois Arlette Chabot ou Yves Calvi. Ils sont aussi respectables que Cauet et ont DROIT à leur part d’Audimat. J’arrête de regarder » Miss Swann », de toutes manières je n’aurai JAMAIS le courage de m’attaquer chirurgicalement à ma ptose abdominale, et il est HORS DE QUESTION que je me transforme en Barbie. J’admets que ma PREMIERE OPERATION esthétique a été une erreur, et j’assume enfin la joie de ma transformation: Avant, j’étais blonde à forte poitrine, aux yeux bleus, 95/60/95, je mesurais plus d’un mètre 75 et je chaloupais des hanches et du regard. Aujourd’hui, je porte de grosses lunettes, je mesure un mètre 60 pour 60 kilos, je n’arrive pas bien à trouver ma taille de soutif et les abdos ne marchent pas, mais je dois être heureuse avec ce nouveau corps et cesser cette nostalgie ridicule. J’ai droit à ma différence. Je ne tchatte plus avec**** jusqu’à 2h du matin, c’est ridicule. Je relis Proust, Hugo, j’apprends enfin à tricoter et je fais des chaussettes pour les petits prématurés du Brésil.