Je suis venue vous dire que j’écrivais…
https://www.youtube.com/watch?v=USBLKmNzQns&feature=youtu.be
Curriculum vitae..
Rhénane
Pour les étés de mon enfance
Bercés par une Lorelei
Parce que née de forêts sombres
Et bordée par les frères Grimm
Je me sens Romy et Marlène
Et n’oublierai jamais la neige
Rémoise
Pour un froid matin de janvier
Parce que l’Ange au sourire
A veillé sur ma naissance
Pour mille bulles de bonheur
Et par les vitraux de Chagall
Je pétille toujours en Champagne
Carolopolitaine
Pour cinq années en cœur d’Ardennes
Et mes premiers pas en forêt
Pour Arthur et pour Verlaine
Et les arcades en Place Ducale
Rimbaud mon père en émotion
M’illumine en éternité
Albigeoise
Pour le vaisseau de briques rouges
Qui grimpe à l’assaut du ciel bleu
Pour les démons d’un peintre fol
Et ses débauches en Moulin Rouge
Enfance tendre en bord de Tarn
D’une inaliénable Aliénor
Tarnaise
Pour tous mes aïeuls hérétiques
Sidobre et chaos granitiques
Parce que Jaurès et Lapeyrouse
Alliance des pastels et des ors
Arc-en-ciel farouche de l’Autan
Montagne Noire ma promesse
Occitane
De Montségur en Pays Basque
De la Dordogne en aube d’Espagne
Piments d’Espelette ou garigues
De d’Artagnan au Roi Henri
Le bonheur est dans tous les prés
De ma Gascogne ensoleillée
Toulousaine
Pour les millions de toits roses
Et pour l’eau verte du canal
Sœur de Claude et d’Esclarmonde
Le Capitole me magnétise
Il m’est ancre et Terre promise
Garonne me porte en océan
Bruxelloise
Pour deux années en terre de Flandres
Grâce à la Wallonie que j’aime
Parce que Béguinage et Meuse
Pour Bleus de Delft et mer d’Ostende
En ma Grand Place illuminée
Belgique est ma troisième patrie
Européenne
Pour Voltaire Goethe et Schiller
Pour oublier tous les charniers
Les enfants blonds de Göttingen
Me sourient malgré les martyrs
Je suis née presqu’en outre-Rhin
Lili Marleen et Marianne
Universelle
Pour les mots qui me portent aux frères
Par la poésie qui libère
Parce que j’aime la vie et la terre
Et que jamais ne désespère
Pour parler toutes les langues
Et vous donner d’universel.
https://www.youtube.com/watch?v=xhZqf3GH_gM&feature=youtu.be
On me dit que j’écris comme Anna de Noailles…
Voici venir l’été de promesses et de vents
Plein de miels et de fruits et de ciels et d’amants,
Prunes rouges et groseilles, abricots et serments :
Sur mes lèvres cerise tes baisers sont aimants.
Voici venir moissons après tant de semailles,
On me dit que j’écris comme Anna de Noailles…
Oh que viennent jardins où au doux clapotis
La fontaine au lilas coule enfin vers la vie.
Voici venir le temps des froments et des fêtes,
Lorsque ces hirondelles qui ont perdu la tête
Piquent vers le village en criant leur envie
D’enfin vivre plus sages après tant d’infinis.
Voici venir chemins où la vie devient douce,
Quand tu tiendras ma main avant que ne me trousses,
Au détour des sentiers, quand la lune sourit,
De mes seins dénudés jusqu’en tes paradis.
https://www.youtube.com/watch?v=_i0DsihERuQ
J’aurais aimé sauver Celan
J’aurais aimé sauver Socrate
Jeter sa ciguë aux orties
Conspuer tous ces démocrates
Faire d’Athènes son paradis
J’aurais aimé sauver Werther
Charlotte ne vaut pas une messe
Fou d’un bas bleu là le bât blesse
J’aurais enrayé revolver
J’aurais aimé sauver Rimbaud
Le rendre fou d’une vraie femme
Son Ophélie son oriflamme
J’aurais vendu tous ses chameaux
J’aurais aimé sauver James Dean
Au carrefour de l’impensable
J’aurais été sa Marilyn
Diamant dans sa décapotable
J’aurais aimé sauver Celan
L’empêcher de goûter la Seine
Pont Mirabeau couleur de haines
Les méridiens coupés de sang
J’aurais aimé sauver le monde
Soeur Emmanuelle en Bruce Willis
Avec l’amour comme seule police
Capable d’arrêter les secondes
Mais je ne sais que mélanger
Brasser les mots les injustices
Mes héros sur papier coucher
En attendant nouveau solstice.
https://www.youtube.com/watch?v=mKITuqIqr0I&feature=youtu.be
Se souvenir des belles choses
http://www.amazon.fr/Sabine-Aussenac/e/B00K0ILDZS
Se souvenir des belles choses
Du vent qui siffle sur les lauzes
De ces châtaignes en bogue douces
Et des clairières gorgées de mousses
Savoir encore le goût des mûres
Qui éclatent à nos palais d’été
Et de ces rires en cousinades
Sous les glacis de la cascade
Lorsqu’en retrait du monde adulte
Nous échangions premiers baisers
Se souvenir de l’aigle noble
Et de la buse en la vallée
Ils hurlent majesté aèdes
D’un temps où seule comptait
La vérité
Se souvenir de mots si simples
Margelle bougie édredon
La vie n’était que plume d’ambre
Et la lumière vacillait
L’eau gouttait en ribambelle
Elle coulait de source vive
Se faisait truite en ru d’été
Se faisait lac en vraie montagne
Et mer là bas côté garrigues
Notre eau puisait en monde propre
Et nous savions le poids des beaux
Se souvenir des odeurs sombres
Fermer les yeux sur nos antans
Voilà la cave aux vins poussière
Et les pommes suries embaumant
Montons échelle vers poutrelles
Foin et graines aux blonds décors
Et la malle aux mille dentelles
Maie de la bru bonnet jeté
Oh vous moulins tournez encore
Se souvenir des pas sur neige rêche
Blottis glacés on rêve au feu
Minuits chrétiens la cloche sonne
Nos noëls ressemblaient à un « Martine »
Et Sébastien parmi les hommes
Nous fredonnait ses brumes claires
Se souvenir des jours d’école
Des encriers violets tachés
Nous étions tous des Petit Chose
Meaulnes m’aurait bien épousée
La Seine prend sa source
Et ma vie me détrousse
Peu à peu je me noie en bien tristes horizons
Rendez-moi Saint-Louis sous le chêne
Et l’autre dit le Hutin
M’entendez-vous vieille Pucelle
Qui guérira mes écrouelles
La vie se fait tendre buvard
Se souvenir de nos enfances
Nous redresser toucher du bois
La vie était une évidence
Peut-être n’est-il pas encore trop tard…