Tisséo, l’entreprise qui aimait les femmes

Tisséo, l’entreprise qui aimait les femmes

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Chez Tisséo, on aime les femmes. Et on le leur fait savoir, tous les jours, depuis plusieurs mois –avec une petite interruption durant les vacances de Pâques, mais nous ne leur en tiendrons pas rigueur.
Car depuis plusieurs mois, grâce à Tisséo, les Toulousaines sont en passe d’acquérir une ligne de déesses, un corps de rêve, et ce à point nommé, peu de temps avant les belles chaleurs estivales :
Oui, osons le proclamer haut et fort : merci, merci à cette régie de transports qui gère les lignes de bus, de tram et de métro de la Ville Rose et des communes environnantes. Merci de faire des habitantes de Tolosa des gazelles au pied délié, des marathoniennes enjouées, merci à Tisséo de permettre à des milliers de femmes de retrouver le corps de leur vingt ans en marchant matin et soir des kilomètres pour rallier leur lieu de travail !
Il paraît que des voix s’élèvent contre cette grève, mais je m’en étonne ! Car vraiment, qu’y a-t-il de plus agréable que de se lever dès potron-minet pour attendre vainement le 16, vers 6 h 30, avant de galoper telle une fée légère vers François-Verdier, y prendre le métro qui daigne parfois rouler, puis attendre, sereinement, au milieu des vapeurs polluantes des artères bien encombrées et de ces pollens qui, tout le monde le sait, ne dérangent personne, le Tram de la ligne T1 qui est censé circuler à raison d’une rame sur deux mais qui, en pratique, ne passe que toutes les heures ?

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Puis arriver, la mine déconfite, vers un chef qui est tout à fait capable de vous menacer d’une retenue sur salaire pour service non fait, avant de reprendre ce même chemin le soir, arrivant, toujours guillerette, à son domicile juste à temps pour voir le JT national qui, bien sûr, s’obstine à taire ce conflit social agitant une des plus grandes métropoles de France…
‘ Au cœur de ce conflit, la revalorisation salariale des traminots de 0,45 %, actée par la direction et «au-dessus de l’inflation actuelle», a réaffirmé hier Olivier Poitrenaud, directeur général de Tisséo. Les chauffeurs de bus réclament avec fermeté de 3 à 4 % d’augmentation de salaire, «notamment pour combler une augmentation de la mutuelle de 15 %», rappelle Benjamin Bordères (délégué Sud). Mais du côté de la direction, de nouvelles négociations «ne sont pas à l’ordre du jour». «Les négociations ont eu déjà lieu (en janvier, N.D.L.R.) et les dispositions prises pour revaloriser le point d’indice à 0,45 % sont appliquées, de même que les 10 % de prime du samedi et 10 % pour la prime outillage, ajoute Olivier Poitrenaud. J’ai aussi dit qu’il y aurait une clause d’indexation en cas de revalorisation de l’inflation cette année. Nous considérons que ces propositions sont tout à fait honorables». ‘
http://www.ladepeche.fr/article/2015/04/28/2094945-bus-et-tramway-la-greve-chez-tisseo-se-durcit.html

Mais chut, ce n’est pas grave, n’est-ce pas ? Somme toute, quand des éboueurs font grève à Marseille, c’est important d’en parler sur la scène nationale, mais Toulouse, que dire de Toulouse, de toutes façons déjà vouée à l’hégémonie chinoise avec la vente des parts de son aéroport, presqu’ibère comme le disait Claude avec sa « corne de le l’Espagne », non, Toulouse ne vaut pas une messe du 20 heures…
Peu chaut aux médias nationaux la détresse de milliers d’habitants pris en otage par une entreprise dont les chauffeurs et la direction se refusent aux moindres négociations ; la ville d’Airbus est livrée à elle-même, entre Garonne qui ondule et le Canal qui verdoie, avec ses collégiens et étudiants épuisés en ces veilles d’examens, ces besogneux qui ne peuvent plus se rendre à leur travail, ces mamans enceintes qui ne peuvent plus aller voir le médecins, ces mamies qui aiment la castagne, mais qui ne peuvent plus « descendre en ville » pour s’en aller bader vers la Place Wilson.
Dieu sait que je les aime bien, mes Gérard, Doudou, Anne, mes chers chauffeurs de la ligne 16 qui me permet en temps ordinaire d’arpenter en tous sens ma cité gasconne.
http://mariuspinel.over-blog.com/article-la-ligne-16-revolutionne-notre-place-pinel-120032369.html
Mais là, je n’en peux plus. Si mes kilos fondent à vue d’œil, les séquelles d’un grave accident de trajet se réveillent aussi, l’un de mes genoux menace de rendre l’âme. Que m’importera ma ligne de sylphide si je dois clopiner à vie pour cause de revendications salariales ?

Faites un effort, les gens.
Toulouse is to win !!!!!!!!!!!!!!
http://www.refletsdutemps.fr/index.php/component/zoo/item/chou-hibou-caillou-genou?category_id=6

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6 commentaires sur “Tisséo, l’entreprise qui aimait les femmes

  1. Bravo d’avoir réussi à prendre du recul pour traiter le sujet avec humour! J’espère que le long week end va m’aider à en faire de même… (-;

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  2. Bonsoir Sabine

    Merci pour l’article sur votre blog, J’ai crée une pétition en ligne contre les grèves de Tisséo ainsi qu’une page Facebook, J’aimerai que vous me contactiez afin de créer un collectif si cela vous intéresse bien sûre .

    Je vous remercie par avance de votre réponse
    Bien cordialement

    Bernard

    Cugnaux

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  3. Moi aussi je suis exaspérée par cette grève.

    Mon fils qui est en CDD a, depuis les greèves, perdu quasiment 2 heures par jour d’heures de travail qui ne seront pas payées à cause des grèves et 3 jours complets. Comment faire pour que les grévistes comprennent que les personnes les plus touchées sont souvent les + démunies qui s’accrochent tous les jours afin de pouvoir se rendre à leur travail. Cela ne vous touche pas que des salariés aient des pertes sèches de salaires… les nerfs à fleurs de peau étant donner le manque de clarté de cette grève. Ne pourrions-nous pas avoir un minimum de respect et de savoir si le matin on aura un bus pour aller BOSSER ou si le soir on pourra, lorsque l’on a vaincu la grève du matin, rentrer chez soit à des heures « normales » pour les personnes qui travaillent et ne peuvent se permettre de voir leur fric foutu par les fenêtres par des perpétuels mécontents
    Si le droit de grève existe, celui d’aller à son travail tous les jours est un droit mais aussi un devoir alors un peu de respect

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